Depuis le retour de leur fils d'un séjour d'études de neuf mois en Israël, les parents de Maor Attar s'inquiétaient beaucoup pour lui. Le comportement du jeune homme de 18 ans était étrange. Il passait des heures dans sa chambre sans vouloir voir quiconque. Il manifestait beaucoup d'agressivité envers sa soeur de 14 ans, Shirel.

La mère de Maor Attar s'inquiétait à tel point qu'elle avait pris un rendez-vous chez une psychologue pour son fils. Le rendez-vous était prévu le jeudi. Malheureusement, trois jours plus tôt, le 9 août 2008, l'irréparable s'est produit. Le diagnostic de schizophrénie tombera seulement après son arrestation pour le meurtre de sa soeur de 14 ans.

C'est ce que l'avocat de Maor Attar, Me Daniel Lighter, a raconté aux médias, hier, en marge de la comparution du jeune homme inculpé de meurtre prémédité au palais de justice de Montréal. Après avoir présumément tué sa soeur dans la résidence familiale du quartier Côte-Saint-Luc, il aurait tenté de se suicider en ingérant du décapant à peinture.

Rapport psychiatrique

L'accusé n'est pas criminellement responsable du meurtre de sa soeur Shirel, conclut un rapport de l'Institut Philippe-Pinel déposé en cour, hier. Le jeune homme entendait des voix d'extraterrestres qui lui dictaient de s'en prendre à sa jeune soeur, d'après Me Ligther qui a consulté le rapport psychiatrique.

S'il ne savait pas ce qu'il faisait le 9 août dernier, Maor Attar est aujourd'hui apte à subir son procès, conclut un second rapport. «Maintenant qu'il est hospitalisé et sous médication, Maor comprend qu'il fait face à la justice. Il comprend de quoi il est accusé et quel est le rôle d'un juge, d'un avocat. Mais au moment des gestes qui lui sont reprochés, il n'avait pas conscience de ce qu'il faisait. Il était en plein épisode psychotique», a expliqué Me Lighter.

L'accusé était présent au palais de justice, hier, mais il ne se sentait pas assez bien pour assister à sa comparution, a fait savoir son avocat. Son père était présent dans la salle d'audience. «La famille est brisée. Elle vit des moments terribles. Avec l'aide de sa communauté, elle va rebâtir sa vie, mais ça prendra du temps», a indiqué l'avocat de défense.

La Couronne, représentée par Me Hélène Di Salvo, pourrait contester les résultats du rapport de la psychiatre Chantal Bouchard qui conclut à la non-responsabilité criminelle de l'accusé en demandant une contre-expertise. La poursuite fera connaître sa position le 1er novembre.

Si la Couronne ne conteste pas les conclusions de la psychiatre de Pinel, l'accusé n'aura pas de procès. Il sera soigné dans un hôpital psychiatrique jusqu'à ce qu'un comité de médecins décide qu'il est apte à réintégrer la société.

Vers 18h40, le 9 août dernier, des voisins ont entendu des cris stridents qui provenaient de la résidence des Attar. La mère et la grande soeur de la victime venaient de découvrir le corps inerte de Shirel. Peu avant 23h, les policiers ont appréhendé le frère de la victime à une centaine de mètres de la résidence.