L'ex-commandant en chef de la base militaire de Trenton plaidera coupable au 88 chefs d'accusation déposés contre lui, dont deux de meurtres prémédité, a indiqué jeudi son avocat.

Au moins une douzaine de voitures remplies d'agents armés accompagnaient jeudi Russell Williams, au palais de justice de Belleville en Ontario.

L'ancienne étoile montante des forces armées est accusée du meurtre prémédité de Jessica Lloyd, 27 ans, et de la caporale Marie-France Comeau, 37 ans. Des accusations d'agressions sexuelles et d'introduction par effraction pèsent aussi sur lui. Williams sera de retour en cour le 18 octobre.

Le corps de Mme Comeau a été trouvé dans sa résidence de Brighton en Ontario en novembre 2009. Elle était agente de bord à la base militaire de Trenton et travaillait dans les avions destinés aux dignitaires pilotés par Russell Williams durant les années 90. Le gouverneur général, le premier ministre et d'autres dignitaires faisaient partie de la clientèle.

Les documents de la cour indiquent que Williams, 46 ans, est soupçonné d'avoir cambriolé le domicile de Mme Comeau une dizaine de jours avant qu'elle ne soit trouvée morte le 25 novembre. Les documents n'indiquent pas la nature des objets volés.

Le corps de Mme Lloyd a été découvert à Tweed, en Ontario, le 8 février, abandonné le long d'un chemin de terre deux semaines après qu'on eut remarqué son absence à son travail dans le transport scolaire à Napanee, toujours en Ontario.

Williams aurait également dérobé à deux reprises des objets d'une femme de Tweed qu'il aurait auparavant agressée sexuellement. Dans un troisième cas, les documents indiquent qu'il aurait volé une autre femme deux fois avant de l'agresser le 30 septembre.

Certains vols par effraction auraient été commis dans des quartiers d'Ottawa, non loin de son lieu de résidence à une certaine époque. Un homme, dont la maison avait été vandalisée, a affirmé qu'il a trouvé des photos de famille sur son lit et les tiroirs de lingerie féminine de sa femme et de ses filles ouverts et vides.

Une des présumées victimes a intenté une poursuite de 2,45 millions contre le colonel Williams et sa femme Mary-Elizabeth Harriman. La jeune femme de 21 ans affirme que les actes sexuels dont elle aurait été victime sont «horribles et répréhensibles». Ces dernières allégations n'ont pas encore été prouvées en cour et Williams n'a pas encore répondu à cette poursuite.

L'arrestation du militaire et la gravité des accusations portées contre lui ont fait beaucoup de bruit partout au pays l'hiver dernier. Les collègues du militaire, qui comptait jusque-là 23 années de service sans tache, l'ont souvent décrit comme un homme d'une excellence remarquable. Il aurait mené une double vie depuis plusieurs années.

Avant son arrestation, les policiers recherchaient un suspect pour deux braquages de domicile près de sa résidence au cours desquels des femmes avaient été ligotées et agressées sexuellement.

Les policiers soupçonnaient alors un résidant du même quartier.

Lors de comparutions antérieures par vidéoconférence, Russell Williams a renoncé à son enquête préliminaire.

Il est passible de la prison à vie.

Avec le Belleville Intelligencer, le Toronto Star, CBC, Global et CTV