Le maire de Joliette, René Laurin, est sur le qui-vive: deux incendies d'origine «suspecte» se sont déclarés dans sa voiture et dans son cabanon à deux jours d'intervalle, la semaine dernière. La Sûreté du Québec (SQ) mène une enquête.

Joint par La Presse, hier, René Laurin n'écartait pas l'hypothèse qu'il soit victime de représailles ou encore d'une tactique d'intimidation liée à ses fonctions professionnelles.

«Ce serait surprenant qu'il s'agisse d'un hasard, a-t-il dit à La Presse. Étant donné que je n'ai pas de problèmes sur le plan personnel, je cherche, parmi les nombreux dossiers qu'on traite à l'hôtel de ville, lesquels pourraient être litigieux.»

«J'ai suggéré certaines pistes possibles aux policiers», a-t-il admis, refusant d'en dire davantage «pour des raisons évidentes».

Détonation sourde

Le premier incendie est survenu peu avant 1h du matin dans la nuit de mardi à mercredi. Des voisins ont entendu une détonation sourde qui provenait du domicile du maire, rue Bélair à Joliette.

Alertée par le bruit, Suzanne Piuze, qui habite en face, a constaté que la Chrysler 300 de René Laurin brûlait. Elle a immédiatement appelé le maire pour l'avertir de la situation. Les pompiers sont rapidement intervenus.

La SQ a d'abord présumé qu'un court-circuit était à l'origine du brasier. Mais deux jours plus tard, dans la nuit de jeudi à vendredi, le cabanon du maire a été à son tour la proie des flammes.

«J'ai entendu le même bruit sourd, et c'était environ à la même heure», a relaté Pierre Beauchesne, qui habite de biais. Les dommages au cabanon sont évalués à 3500$, selon la SQ.

Les enquêteurs ont demandé que des expertises soient réalisées sur la voiture et dans le cabanon pour déterminer la cause des incendies. Le porte-parole de la SQ, Claude Denis, n'a divulgué aucun détail sur l'enquête hier.

«C'est sûr qu'on ne vit pas de façon confortable, mais on ne vit pas ça dans la panique non plus, a dit René Laurin. Ça ne changera rien à mes habitudes de faire mon devoir.»