C'est en marchant difficilement, à tout petits pas, que l'entrepreneur en construction Antonio Magi est entré dans le box des accusés, mercredi après-midi, au palais de justice de Montréal, pour répondre à des accusations reliées à la possession et au mauvais entreposage d'armes à feu.

Les cheveux en broussaille, l'air hébété, M. Magi avait l'air mal en point. Son avocat, Franco Schiro, a indiqué qu'il avait un problème de santé, sans en préciser la nature. La Couronne a consenti à ce que M. Magi recouvre sa liberté en attendant la suite du processus judiciaire, moyennant le dépôt de 25 000$. L'homme de 51 ans, considéré par la police comme étant proche de la mafia italienne, a lui-même survécu miraculeusement à une tentative de meurtre, en 2008. Dans le cadre de sa mise en liberté, il devra se soumettre à différentes conditions, dont un couvre-feu et l'interdiction de sortir du pays, et de communiquer avec certaines personnes. Parmi ces personnes, on retrouve Giuseppe Fanelli et Michael Armand Fanelli. Ce dernier, âgé de 32 ans, ainsi que Luciano Canci, 64 ans, ont également été arrêtés mardi. Ils ont comparu mercredi sous des accusations reliées à la possession illégale et dans un but dangereux d'arme à feu. Dans le cas de Fanelli, il s'agit d'un Glock, tandis que pour Canci, c'est un pistolet Beretta modèle 70. Canci est aussi accusé de possession de cocaïne dans le but d'en faire le trafic. La Couronne s'est opposée à la mise en liberté des deux hommes. Leur enquête sous cautionnement devrait se tenir aujourd'hui.

En ce qui concerne M. Magi, on lui reproche d'avoir été en possession d'une arme à autorisation restreinte et dans un but dangereux, le 19 août dernier. Il s'agit d'un pistolet semi-automatique Smith and Wesson de calibre 45, pour lequel il n'avait pas de permis, lit-on sur la dénonciation. On l'accuse aussi de mauvais entreposage d'armes à autorisation restreinte, pour le 21 septembre, soit le jour de son arrestation.

Rappelons que mardi, les policiers du SPVM ont perquisitionné dans cinq endroits, dont l'entreprise de M. Magi, FTM construction, située dans le chemin Upper Lachine, dans Notre-Dame-de-Grâce. C'est là que M. Magi aurait été arrêté. En décembre dernier, Nicolo Rizzuto, fils de Vito Rizzuto (chef présumé de la mafia montréalaise), et associé de Magi dans un projet de construction, a été abattu tout près de FTM Construction. Les deux hommes avaient acheté un terrain ensemble et projetaient d'y construire un complexe résidentiel.

Le 11 août 2008, M. Magi a été criblé de balles dans sa Range Rover, alors qu'il était arrêté à un feu rouge à l'angle de l'avenue Monkland et du boulevard Cavendish. Il a passé six mois à l'hôpital. À sa sortie, il aurait embauché des gardes du corps pour le protéger. En novembre 2009, les policiers se sont rendus à l'entreprise de M. Magi, dans le cadre d'une enquête pour une affaire de voies de fait et d'extorsion.