Antonio «Tony» Magi, homme d'affaires montréalais fiché comme un proche de la mafia italienne, a été arrêté hier pour une affaire de possession d'arme. Selon nos informations, l'homme de 50 ans devrait comparaître cet après-midi au palais de justice de Montréal.

L'opération a été menée par les enquêteurs du module crime organisé du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Ces derniers ont fait des perquisitions au domicile de M. Magi ainsi qu'aux locaux de sa société Construction FTM, situés rue Upper Lachine dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce.

Au cours d'une opération policière qui s'est déroulée de 8h à 14h hier, les enquêteurs ont également procédé à l'arrestation de six autres suspects. Toujours selon nos sources, deux des hommes appréhendés sont les gardes du corps de Magi. Ils seraient entrés au Canada de manière illégale.

Le service de presse du SPVM n'a pas voulu confirmer ces informations. «Cinq perquisitions ont été faites, surtout dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce et à Montebello. Sept personnes ont été placées en état d'arrestation. Trois armes et un véhicule blindé ont également été saisis», a indiqué Olivier Lapointe, porte-parole au SPVM. «Des comparutions sont prévues demain (aujourd'hui)», a-t-il ajouté.

Antonio Magi a été détenu durant la nuit. Il devrait comparaître cet après-midi à 14h.

En décembre dernier, Niccolo Rizzuto, fils du chef présumé de la mafia montréalaise, a été abattu à un jet de pierre des locaux de Construction FTM.

Quelques mois plus tard, Ducarme Joseph, ancien chef du gang de rue des 67, a été arrêté avec ses deux gardes du corps en face de l'entreprise. Il venait d'échapper de justesse à un attentat qui a fait deux morts à sa boutique du Vieux-Montréal.

Événements récents

Tony Magi n'a pas de casier judiciaire. Or, à cause de ses liens avec Nicolo Rizzuto, il est dans la ligne de mire des policiers depuis plusieurs années.

Selon des documents déposés à la Cour dans le cadre de l'enquête Colisée, Magi a été victime d'un enlèvement en 2005. Il est toutefois parvenu à échapper à ses ravisseurs.

Le 11 août 2008, un inconnu a tenté d'abattre Magi alors qu'il venait d'immobiliser sa Range Rover au feu rouge, à l'angle du boulevard Cavendish et de l'avenue Monkland, dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce. L'homme a tiré une volée de balles en sa direction et s'est enfui à pied. Grièvement blessé, Magi a lâché la pédale de frein et son VUS a lentement roulé sur le boulevard Cavendish, heurté quelques voitures garées en bordure du trottoir et terminé sa course contre des arbres. Il a plongé dans le coma et a été transporté à l'hôpital. Il y est resté six mois. Lorsqu'il est sorti de l'hôpital, il a embauché des gardes du corps pour assurer sa sécurité.

En 2008, son frère Alberino et d'autres hommes d'affaires montréalais ont été accusés par les autorités américaines d'avoir participé à une opération de télémarketing frauduleuse visant à détrousser des personnes âgées, notamment en Californie. Un mandat de perquisition rédigé par la police, et déposé au palais de justice de Montréal, affirmait que Tony Magi «avait des relations étroites avec la mafia italienne de Montréal», ce que le principal intéressé a toujours nié.

Magi était en affaires avec Nicolo Rizzuto. Ils avaient acheté un terrain ensemble, dans l'ouest de Montréal, et projetaient d'y ériger un complexe résidentiel.

Avec la collaboration d'André Noël