L'ADN trouvé sur des mégots et dans des vomissures ont pour ainsi dire signé le mandat d'arrêt de Pascal Beaudoin pour le meurtre d'un antiquaire. Hier, un jury de huit hommes et quatre femmes a commencé à entendre la preuve dans cette affaire, survenue dans la nuit du 15 au 16 octobre 2007.

Robert Ness, 62 ans, a été trouvé mort le matin du 16 octobre, dans le logement qu'il occupait rue Notre-Dame Ouest, au-dessus de son commerce d'antiquités. C'est son ex-femme, qui travaillait au magasin, qui l'a découvert. Il avait la bouche couverte de ruban adhésif (duct tape), et il en avait autour du cou. Il est mort étouffé.

Hier, en résumant les faits au jury dans son discours d'ouverture, le procureur de la Couronne Louis Bouthillier a indiqué que l'accusé était la dernière personne à avoir vu la victime vivante et qu'il entendait prouver qu'il était l'auteur du crime.

Une carte de visite

«Personne n'a vu ou entendu le crime. C'est une preuve circonstancielle. Ne cherchez pas de témoins comme dans les films», a dit Me Bouthillier, avant d'ajouter que l'accusé avait toutefois laissé sa carte de visite: son ADN. Le précieux indice a été trouvé sur un mégot dans le logement de la victime, dans des vomissures dans les toilettes, sur un verre à vin et sur un autre mégot à l'extérieur d'un restaurant, où il serait allé souper avec M. Ness dans les heures précédant sa mort.

Le vol est le mobile du crime, croit le ministère public. Me Bouthillier entend faire défiler de nombreux témoins dans ce procès, présidé par le juge Jerry Zigman. Pascal Beaudoin, 37 ans, est accusé de meurtre non prémédité.