La fin de la session d'été à HEC Montréal a été perturbée par une fausse alerte à la bombe, dimanche matin.

L'auteur du canular a appelé le 911 vers 8h30. Selon nos informations, il aurait affirmé que des bombes allaient exploser à HEC Montréal pour dénoncer l'oppression survenue pendant les sommets du G8 et du G20.Rappelons que les manifestions en marge de la rencontre des leaders du G20, qui s'est tenue les 26 et 27 juin à Toronto, ont été durement réprimées par les autorités policières, qui ont arrêté environ 1000 personnes.

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) n'a pris aucun risque: il a déployé d'importants effectifs afin de fouiller de fond en comble l'établissement du chemin de la Côte-Sainte-Catherine, à Montréal.

Peu après 9h, la centaine d'étudiants qui faisaient leurs examens finaux ont été évacués par mesure préventive. Franceska Dion, 23 ans, venait d'amorcer son examen de management lorsqu'un message diffusé à l'intercom a demandé aux étudiants d'évacuer les lieux.

«Au début, on était calmes, mais quand un surveillant nous a dit qu'il s'agissait d'une alerte à la bombe, disons que nous avons accéléré le pas», a dit Mme Dion.

Les policiers ont ratissé les pavillons de l'université pendant trois heures, mais n'ont découvert aucun colis suspect. Vers midi, la direction a été en mesure de rouvrir les portes de l'établissement.

Pendant l'opération policière, les étudiants se sont rassemblés sur le terrain du collège Brébeuf, voisin de HEC Montréal. En attendant de réintégrer les classes, quelques amis ont fait une petite partie de soccer. D'autres en ont profité pour discuter de l'alerte à la bombe.

«Symbole du capitalisme»

Pascal Houde, étudiant en création d'entreprises, se doutait que l'incident était lié au sommet du G20. «Les HEC sont un symbole du capitalisme», a-t-il dit. «Et aujourd'hui, nous sommes le 4 juillet, la fête de l'indépendance aux États-Unis», a souligné Franceska Dion.

Certains étudiants ont émis l'hypothèse que l'affaire était liée à l'attentat à la bombe perpétré vendredi contre le centre de recrutement des Forces armées canadiennes à Trois-Rivières. Le crime a été revendiqué par un groupe anti-impérialiste.

D'autres pensaient plutôt qu'il s'agissait de l'oeuvre d'un étudiant qui ne voulait pas faire son examen final. «Au début, c'est ce qu'on s'est dit», a dit Martin Tovar.

Le SPVM n'écarte pour l'instant aucune hypothèse, a indiqué le porte-parole Yannick Paradis. La police tentera notamment de déterminer la provenance de l'appel anonyme, qui a sans doute été fait d'une cabine téléphonique.