Un adolescent de 15 ans a comparu mardi après-midi en Chambre de la jeunesse à Longueuil, où il a été formellement accusé du meurtre non prémédité de sa mère.

Le cadavre de la femme de 45 ans a été trouvé par les policiers, lundi midi, dans sa résidence de Sainte-Julie. C'est l'adolescent lui-même, qui avait appelé les policiers, vers 11 h30, lundi, pour les aviser que sa mère était morte. Le garçon, qui se trouvait alors à Varennes, a été arrêté et interrogé par des enquêteurs de la Régie intermunicipale de police Richelieu-Saint-Laurent, qui sont en charge de cette affaire.

Pas très grand, plutôt frêle, le fils de la victime était vêtu d'un chandail en coton ouaté bleu foncé quand il a fait son apparition dans le box des accusés, vers 14 heures, hier. Pendant le bref exercice, qui s'est déroulé devant le juge Jean Gravel, le jeune accusé est resté debout, la tête légèrement penché, sans expression dans le visage. Son père, accompagné d'une femme, ainsi qu'un couple de personnes âgées, qu'on suppose être ses grands-parents, se trouvaient dans la salle. La victime et le père du garçon étaient apparemment séparés depuis plusieurs années.

La procureure de la Couronne Christelle d'Auteuil-Jobin a remis la preuve aux avocates du jeune accusé. La procureure a demandé et obtenu que l'adolescent ne contacte pas plusieurs personnes, considérées comme des témoins reliés à cette affaire. L'identité du jeune, comme celle des témoins, est frappée d'une ordonnance de non publication. Le jeune accusé sera sous garde dans une unité du centre de réadaptation où il se trouvait avant le drame. Rappelons que le garçon, qui éprouvait apparemment des problèmes de toxicomanie était placé dans un centre jeunesse de la Montérégie, depuis quelques mois. Le drame est survenu alors qu'il était en visite autorisée chez sa mère.

Un voisin qui coupait du bois dans son garage, aurait entendu le jeune et sa mère se disputer, dimanche. L'ado n'est pas rentré au centre jeunesse comme il devait le faire, dimanche soir. Un employé du centre aurait appelé chez la mère dans la soirée, mais n'a pas obtenu de réponse. Il n'y avait apparemment pas trace de blessure par arme sur le corps, ce qui laisse supposer que la victime a pu être étranglée. Me D'auteuil-Jobin a refusé de préciser les causes de la mort, hier.

L'accusé doit revenir devant le tribunal le 16 juillet prochain, pour la suite du processus judiciaire.

S'il est reconnu coupable, il s'expose à une peine de sept ans, c'est-à-dire quatre ans de garde fermée en centre jeunesse et trois ans sous surveillance.