Un matricide pourrait avoir été commis entre dimanche soir et lundi matin à Sainte-Julie.

Lundi vers 11h30, un adolescent de 15 ans a appelé la police avec son cellulaire pour dire qu'un corps se trouvait dans une résidence de Sainte-Julie. Quelques minutes plus tard, les policiers ont effectivement trouvé un cadavre dans la maison, et le garçon a été arrêté à Varennes, d'où il avait téléphoné.

L'adolescent est le fils de la victime, âgée de 45 ans. C'est le seul suspect que détiennent les autorités. «À notre arrivée à Varennes, le suspect n'a pas cherché à se sauver, il s'est livré à nous. Nous considérons la chose comme un drame familial», a indiqué le sergent Pierre Tremblay, de la Régie intermunicipale de police Richelieu-Saint-Laurent.

L'adolescent pourrait comparaître bientôt en Chambre de la jeunesse au palais de justice de Longueuil, sous des accusations d'homicide ou d'homicide involontaire. Comme il est mineur, on ne peut divulguer son identité.

Chez la victime, les policiers ont brisé la vitre de la porte pour pénétrer dans la maison. Des manoeuvres de réanimation ont été tentées sans succès. «Sa mort a été constatée à l'hôpital. Il n'y avait pas de trace d'arme sur le corps», a dit le sergent Tremblay.

Plusieurs voisins et connaissances ont affirmé que le suspect éprouvait des problèmes de toxicomanie. Il séjournait «depuis quelques mois» au centre jeunesse de la Montérégie, à Chambly, a confirmé Alain St-Pierre, directeur général adjoint de l'établissement. Il était dans une unité ordinaire, et non dans une unité d'encadrement ou de mise sous garde.

Dimanche, il était en visite autorisée chez sa mère, a expliqué M. St-Pierre. «Il devait revenir au centre dimanche vers 21 h. Comme il n'arrivait pas, nous avons appelé chez sa mère. Il n'y avait pas de réponse. Le lendemain matin, nous avons appelé son père, sans obtenir de nouvelles. Nous avons donc appelé la police».

«Si nous avions cru que sa sortie était risquée, nous ne l'aurions pas autorisée», a ajouté M. St-Pierre.

Apparemment, les parents du suspect n'habitaient plus ensemble. Le père travaillerait pour la GRC et se trouvait à Toronto pour les sommets du G8 et du G20. Lundi après-midi, il n'était semble-t-il pas encore au courant du drame. La mère de la victime, grand-mère du suspect, aurait appris le drame lundi en regardant la télévision.

Les voisins étaient sous le choc lundi après-midi. «Je le connaissais depuis la deuxième année du primaire, a dit Félix Bélanger. Il avait de bonnes notes, il avait même été accepté au collège Saint-Paul. Puis je pense qu'il a commencé à prendre de la drogue.»

Une jeune adolescente qui a préféré taire son nom a avancé que le suspect et sa mère se querellaient parfois au sujet de sa consommation.

Maxime Laurin a raconté que le suspect était blagueur. «Les deux, on joue de la batterie, alors on se parlait parfois de ça. Quand on se croisait, il aimait dire : la drogue, c'est mal ! Ç'a vraiment été un choc d'apprendre la nouvelle. Mon ami, qui va au même centre jeunesse que lui, lui avait parlé dimanche sur MSN, et tout semblait correct.»

Ludovic, un jeune voisin, fixait les lieux du crime lundi après-midi. «Quand il était en sixième année, il me gardait chaque matin, de 6h à 8h15. Il m'apportait des jouets, il sortait le filet de hockey, puis après, il me reconduisait à l'école. Il n'a jamais rien fait de mal avec moi.»

En état de choc

Un autre drame a failli survenir lundi après-midi devant la maison de Sainte-Julie. Peu après avoir témoigné devant les caméras, un jeune voisin est monté dans une voiture et a démarré en trombe, vraisemblablement en état de choc.

Il a failli écraser la vingtaine de curieux attroupés au milieu de la rue. Quelques secondes plus tard, il a percuté deux véhicules en stationnement et a fini sa course sur la pelouse d'un voisin. «Nous l'avons arrêté», a dit le sergent Tremblay.