Venu présenter la brigade qui sillonnera Montréal à pied, à vélo et à cheval cet été, le directeur de la police, Yvan Delorme, a encore dû faire face à deux controverses qui secouent son service. À l'affaire BCIA s'est ajoutée la révélation étonnante que des commerçants du centre-ville ont payé 20 000$ pour obtenir une protection policière supplémentaire.

Selon Radio-Canada, ces marchands de la Place Dupuis, excédés par le trafic de drogue et les incivilités qu'ils observaient autour de la place Émilie-Gamelin, ont obtenu les services de quatre policiers supplémentaires au mois d'avril dernier.

 

Hier, Yvan Delorme s'est défendu d'offrir ainsi une forme de police privée. «Je veux vous rassurer, il n'y a pas de police à deux vitesses. Dans le cas qui nous occupe, c'est un plan d'action très vaste. On agit sur des incivilités, de la criminalité comme le trafic de drogue, c'est une foule d'acteurs qui viennent mettre des mesures en place pour avoir un été paisible et sécuritaire dans ce secteur.»

Controverse

Le directeur de police faisait face aux journalistes hier pour la première fois depuis son témoignage devant la Commission de la sécurité publique, vendredi dernier. Il avait alors quitté précipitamment l'hôtel de ville sans s'adresser aux médias, qui sont revenus hier sur l'affaire BCIA. Il a de nouveau admis des «erreurs administratives» dans ce dossier et a assuré qu'un «plan d'action pour le futur» avait été établi pour éviter qu'elles se répètent.

Il a cependant précisé n'avoir aucun regret par rapport à ce dossier. «Des regrets? Non. Des apprentissages, beaucoup. Tous les jours, j'apprends.» Cette controverse survient alors qu'il a annoncé il y a un mois qu'il quitterait son poste en septembre. Le directeur de police assure ne pas s'inquiéter de voir son héritage entaché par cette affaire. «Tout ce qui ne nous tue pas renforce. Je quitte encore plus fort, en léguant une très belle suite au service de police. On a vu la sécurité routière s'améliorer, 60% des accidents mortels et blessés graves en moins, la criminalité en chute, les gangs de rue qui causent moins de problèmes.»

Brigade urbaine

M. Delorme a fait ces déclarations en marge de la présentation officielle, hier, de la brigade urbaine, créée l'an dernier pour assurer l'ordre pendant l'été, essentiellement pendant les manifestations festives. Composée de 85 cadets, de 26 patrouilleurs à vélo, de 4 cavaliers et d'une dizaine d'officiers, elle a été un «franc succès» en 2009, assure le directeur. «On n'a eu que des bons commentaires de tous les arrondissements, des citoyens. C'est un élément de visibilité policière qui a rassuré les citoyens. On a augmenté le sentiment de sécurité.»