Contrairement au président américain, Barack Obama, le premier ministre du Canada pourrait devoir attendre encore plusieurs mois, sinon plusieurs années, avant de nommer un nouveau juge à la Cour suprême.

Au pays, les juges de la Cour suprême doivent obligatoirement prendre leur retraite à 75 ans, alors qu'aux États-Unis, ils sont nommés à vie.

 

Ainsi, de ce côté-ci de la frontière, le premier à atteindre ce stade sera le juge montréalais Morris Fish, et ce ne sera pas avant novembre 2013. Arrivent ensuite Louis Lebel, de Québec, dont la date de retraite obligatoire est le 30 novembre 2014. Ian Binnie, de l'Ontario, devra tirer sa révérence au plus tard le 14 avril de la même année.

Malgré tout, certaines rumeurs courent selon lesquelles ces mêmes trois juges pourraient prendre leur retraite avant d'être forcés de le faire - voire dès 2011. Le scénario a récemment été évoqué dans un quotidien d'Ottawa et, depuis, les spéculations sur les candidats qui pourraient être appelés à siéger au plus haut tribunal du pays ont commencé tant sur la colline parlementaire que dans certains milieux judiciaires.

Mais hier, plusieurs sources ont indiqué à La Presse qu'à leurs yeux, il était encore trop tôt pour commencer à parler de succession. «On en entend parler, mais la conclusion est toujours la même: il n'y a pas de vacance», a confié l'une d'elles.

La Loi sur la Cour suprême exige que trois des neuf juges proviennent du Québec.

Dans la province, des noms ont commencé à circuler - sans dépasser le stade de la rumeur -, notamment celui de Pierre Dalphond, de la division mont-réalaise de la Cour d'appel du Québec.

Jusqu'à tout récemment, celui de Jacques A. Léger, aussi de la Cour d'appel à Montréal, circulait. M. Léger a déjà été président du Parti progressiste-conservateur. Mais plusieurs sont d'avis que la controverse récente entourant ses liens avec les Hells Angels avant son accession à la magistrature pourrait avoir lourdement endommagé ses chances.

Alors qu'il était associé au cabinet Léger Robic, en effet, Jacques Léger conseillait spécialement le membre en règle des Hells Angels Robert Bonomo en matière de marques de commerce.

L'identité des prochains juges de la Cour suprême du Canada pourrait donc dépendre d'un ensemble de facteurs, dont l'issue d'élections fédérales d'ici les prochaines vacances, le cas échéant.

Elle pourrait aussi dépendre du sort du projet de loi C-232, actuellement débattu au Sénat. L'initiative du député néo-démocrate Yvon Godin exigerait que tous les magistrats du plus haut tribunal du pays puissent comprendre le français et l'anglais sans l'aide d'un interprète.