La Régie des alcools, des courses et des jeux est déterminée à éloigner le crime organisé du monde des combats ultimes. La Régie avait hésité à délivrer un permis au combattant David Loiseau pour finalement le lui accorder, et c'est maintenant un autre dur à cuire, Steve Bossé, qui devra améliorer ses fréquentations avant de pouvoir remonter sur un ring.

Dans une décision rendue hier, la Régie a refusé d'accorder deux permis de concurrent et de préposé au coin à Steve Bossé, soulignant «prendre très au sérieux l'image et la réputation» de ce professionnel des arts martiaux auprès de la population.

 

Cette ancienne vedette de la Ligue nord-américaine de hockey a été vue à plusieurs reprises avec des relations des Hells Angels, selon un policier de la Sûreté du Québec venu témoigner à l'audience de la Régie. Lors de récents combats, Bossé a été commandité par des entreprises liées au crime organisé, selon la police. Alors qu'il était la tête d'affiche d'un gala organisé aux studios Mel's à Montréal, l'an dernier, il portait un short à l'effigie du bar de danseuses nues Le Garage, de Mirabel. Cette même année, il a été commandité par Cintron, boisson énergisante distribuée par l'entreprise Mustang Distribution, fondée par l'ancien chef des Rock Machine Salvatore Cazzetta, maintenant Hells Angel.

Celui qui s'est recyclé dans les combats ultimes a également été observé par la police dans un centre commercial de Saint-Jean-sur-Richelieu alors qu'il portait un chandail avec l'inscription «Support 81 South». Ce chiffre représente les premières lettres des mots Hells Angels. Quant au mot «South», c'est l'un des cinq chapitres de ce groupe criminel au Québec.

Bossé possède l'école de combat ultime Ultimate Boss Fighting, située à la même adresse qu'un centre sportif que fréquentent régulièrement les membres et ex-membres des Jokers de Saint-Jean-sur-Richelieu. Ce groupe de motards affilié aux HA de Trois-Rivières a été dissous en 2001. «La preuve entendue au sujet des personnes entourant M. Bossé, ainsi que certaines de ses fréquentations et commanditaires qu'il avait antérieurement, mettent en cause sa capacité à exercer, avec compétence et intégrité, les activités reliées aux permis demandés et de ternir le renom de la boxe», écrivent les régisseurs.

Le ménage

Le nouveau gérant de Bossé, Gary Chartrand, a indiqué à la Régie qu'il avait fait le ménage dans les commanditaires de son poulain. Bossé a, quant à lui, admis qu'il fréquentait des personnes du monde criminel et que certaines d'entre elles avaient fait de la prison.

Le pugiliste professionnel David Loiseau a finalement reçu son permis, hier, après que la Régie eut exprimé des doutes sur ses fréquentations. La Régie attendait un rapport de la Sûreté du Québec sur les liens entre Loiseau et le crime organisé. Après étude de ce rapport, la Régie a décidé de lui accorder son permis. S'il est toujours dans les plans de l'Ultimate Fighting Championship, il pourra prendre part au gala UFC 113, le 8 mai, au Centre Bell.