La GRC a détruit ou retiré des centaines de pistolets Taser après que des tests en laboratoire aient révélé que plusieurs d'entre eux étaient défectueux.

Des documents internes obtenus par La Presse Canadienne en vertu de la loi d'accès à l'information indiquent que 15% des anciens modèles de Taser, les M26, ainsi que 1% des nouveaux modèles X26 ne répondaient pas aux normes techniques.

Les chiffres fournis par la GRC indiquent qu'en décembre, 149 pistolets M26 et 60 X26 ne remplissaient pas les conditions d'utilisation.

Selon les documents de la GRC datant du mois de décembre et destinés au commissaire de la force policière, William Elliott, les armes à impulsion électrique qui ne répondaient pas aux normes ont été détruites ou remplacées.

De plus, les chiffres démontrent que plusieurs divisions de la GRC ont remplacé, ou planifié le faire, plus de 200 autres Tasers M26.

La GRC a refusé de fournir davantage de détails, arguant qu'elle publierait les résultats finaux des tests ce printemps.

Selon le président de l'Association des libertés de la Colombie-Britannique, Rob Holmes, il est problématique que la GRC, qui utilise des pistolets Taser depuis plus de huit ans, ne les ai pas testés avant de les envoyer sur le terrain. «Cela aurait dû être fait depuis le tout début», a-t-il ajouté.

Fiabilité des pistolets remise en question

La fiabilité des pistolets Taser a été remise en question pour la première fois en décembre 2008. Des examens scientifiques, commandés par Radio-Canada et CBC, ont alors conclu que quatre pistolets sur 41 qui avaient été testés déchargeaient davantage de courant électrique que ce qu'il était cru possible par l'entreprise qui les fabrique, Taser International.

Au mois de juin 2009, M. Elliott avait réclamé que tous les Taser de la GRC soient testés. Quelque temps auparavant, il avait ordonné à toutes les divisions de la force policière de retirer ses M26 en circulation jusqu'à ce que des tests confirment leur conformité avec les normes techniques.

Le protocole d'examen de la GRC a été élaboré en janvier 2009 par MPB Technologies, un laboratoire électronique indépendant, avec la participation du Centre canadien de recherches policières dirigé par la gouvernement, des spécialistes de l'Université Carleton en Ontario et le fabricant de pistolets électriques, Taser International.

La GRC procède à la révision de sa politique d'utilisation des Taser à la suite des recommandations formulées par l'enquête visant à faire la lumière sur la mort d'un immigrant polonais, Robert Dziekanski.

Ce dernier est mort après avoir reçu plusieurs décharges de pistolet électrique d'agents de la GRC, en octobre 2007, à l'aéroport de Vancouver.

Ainsi, le programme de destruction et de retrait de pistolets Taser de la GRC vise à remplacer les anciens modèles par des nouveaux, jugés plus fiables sur le plan technique.

A la mi-mars, il y avait 1114 Tasers M26 utilisés par la GRC alors qu'avant le début des tests, il y en avait 1623 en circulation dans cette force policière. L'inventaire de la GRC compte 2262 Tasers de modèle X26 alors qu'avant, il y en avait 1561 qui étaient utilisés par les agents de la GRC.