Après avoir choisi de passer la nuit en prison, la femme de Ducarme Joseph, Cheryl Bailey, a finalement changé d'idée après un petit tour en détention, hier, en fin de journée.

Mme Bailey a consenti à respecter toutes les conditions de remise en liberté imposées par la Couronne à sa deuxième comparution de la journée, hier. Accusée avec son conjoint d'avoir eu en sa possession un silencieux d'arme à feu, la femme du chef de gang était d'accord avec toutes les conditions sauf une:

ne plus communiquer avec son conjoint. Elle était prête à verser un dépôt de 1000$ et à respecter un couvre-feu entre minuit et 7h, mais pas question de couper les ponts avec celui que les policiers décrivent comme le gangster le plus dangereux en ville.

Le juge a donc ordonné son incarcération. «C'est important qu'ils ne communiquent pas ensemble à moins d'une urgence familiale. Ils sont accusés dans le même dossier», a indiqué la procureure de la Couronne, Me Anne-Marie Otis. Or, après avoir été amenée en détention, Bailey est revenue devant le juge en fin de journée. La Couronne a quelque peu modifié la condition qui posait problème à l'accusée. La poursuite a suggéré que Mme Bailey puisse voir son mari a condition qu'elle soit accompagnée de leurs enfants.

Cheryl Bailey, 41 ans, n'a pas d'antécédents judiciaires. Lorsque son mari a été arrêté, le 9 octobre dernier, pour une affaire d'agression armée, les policiers ont trouvé chez eux, dans un tiroir de cuisine, un «objet cylindrique noir» s'apparentant à un silencieux. La Couronne n'a porté des accusations que la semaine dernière parce qu'elle attendait des résultats d'expertise.

L'automne dernier, Joseph et cinq autres présumés complices ont été accusés de voies de fait armées contre un portier du restaurant Buona Notte. Ils sont également soupçonnés d'avoir intimidé le propriétaire du bar pour le dissuader de porter plainte.

Au lendemain de la fusillade qui a fait deux morts et deux blessés dans son commerce de vêtements du Vieux-Montréal, la semaine dernière, Joseph a été arrêté avec deux de ses coaccusés, Dutroy Charlotin et Fleurant Stevenson, alors qu'il leur était interdit d'être ensemble.

Ils ont plaidé coupables à ce bris de condition, mais ils resteront détenus d'ici au procès fixé le 4 juin, a tranché un juge cette semaine. Le débat sur la confiscation de leur cautionnement totalisant 90 000$ a été reporté à cette date.