Ducarme Joseph, l'homme qui a échappé de justesse à un attentat qui a fait deux morts jeudi dans sa boutique de la rue Saint-Jacques, a été accusé de possession d'arme prohibée et de bris de probation cet après-midi au palais de justice de Montréal. L'ancien chef du gang de rue des 67 sera de retour devant la justice lundi pour son enquête sur cautionnement. Pour des raisons de sécurité et puisque les procédures s'annoncent plus longues qu'à l'habitude, l'audience aura lieu dans une salle spéciale.

Selon ce qu'a appris La Presse, Joseph a été arrêté en pleine rue vendredi matin dans le quartier NDG non loin de l'endroit où Niccolo Rizzuto, fils du chef présumé de la mafia montréalaise, a été abattu au mois de décembre dernier.

Vraisemblablement, il se trouvait en compagnie de Stevenson Fleurant et Charlotin Dutroy, deux hommes qu'il s'était engagé à ne pas fréquenter devant un juge. Les trois hommes ont comparu aujourd'hui par vidéoconférence pour bris de condition. Le ministère public s'est opposé à leur libération.

Selon les documents de la cour, Joseph devait également s'abstenir de fréquenter Peter Christopoulos. L'homme de 27 ans est mort criblé de balles, jeudi, lors du double meurtre survenu à l'intérieur du magasin Flawnego, une boutique de vêtements pour femmes appartenant à Joseph.

En apercevant deux hommes déguisés entrer en tirant à au moins plusieurs dizaines de reprises, Joseph s'est enfui par la porte arrière de l'établissement. Son chauffeur et garde du corps, Christopoulos, a été abattu, ainsi qu'un autre individu, un ami de Joseph qui ne serait pas connu des policiers. Deux autres personnes ont été blessées, dont un électricien de 31 ans qui faisait des travaux de rénovation à l'intérieur du commerce et un second garde du corps. On ne craint pas pour leur vie.

Le mandat d'arrestation de Joseph disponible ce matin au service de la greffe du Palais de justice de Montréal indique qu'il aurait été arrêté vendredi matin pour une affaire de possession d'arme prohibée qui remonte à 2009.

Dans le document, on peut lire que Joseph a été en possession «le ou vers le 9 octobre 2009 d'un dispositif prohibé autre qu'une réplique, à savoir: un objet cylindrique noir sans être titulaire d'un permis qui l'y autorise». Une femme, Cheryl Bailey, était également visée par le mandat. Elle n'a pas comparu cet après-midi.