Six employés, à l'aéroport Montréal-Trudeau, ont été accusés d'avoir volé des objets de valeur dans les bagages des passagers au terme d'une enquête menée par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

Les six individus travaillaient pour des sous-traitants de transporteurs aériens. Ils s'occupaient du transport des bagages et de leur chargement dans les avions, juste avant le décollage.

Le premier suspect a été pris sur le fait mardi matin. Les autres ont été arrêtés jeudi matin, chez eux ou à l'aéroport, à la suite d'une enquête qui a duré plusieurs semaines.

L'enquête est toujours en cours et d'autres arrestations sont à venir, a précisé Jimmy Cacchione, responsable de l'unité aéroportuaire du SPVM.

Ce stratagème durait depuis plusieurs années, selon un ancien employé de l'un des sous-traitants qui a communiqué avec La Presse, et dont nous tairons l'identité.

«Certains collègues forçaient les employés à commettre des vols dans les bagages, a-t-il soutenu. Sinon, on passait un mauvais quart d'heure parce qu'on n'était pas dans la clique.»

Selon lui, les employés commettaient la plupart des vols dans la soute à bagages. «Tout y passait, a-t-il indiqué. Appareils photo numériques, ordinateurs portables, parfums, vêtements, alcool, cigarettes...»

Puisque l'enquête est toujours en cours, les autorités n'ont pas voulu préciser la nature des vols ni combien de voyageurs auraient été victimes du réseau de voleurs.

L'ampleur du stratagème serait toutefois limitée, selon le directeur des opérations de l'aéroport Pierre-Elliott-Trudeau, Pierre-Paul Pharand, qui s'est adressé aux médias jeudi matin à l'aéroport.

L'enquête avait débuté il y a plusieurs semaines lorsque le service d'enquête et de renseignements d'Aéroports de Montréal a obtenu «des informations privilégiées», a indiqué M. Pharand.

Ce dernier a tenté de rassurer les voyageurs qui pourraient craindre pour la sécurité de leurs bagages.

«Le système de renseignement et de détection fonctionne, a répété Pierre-Paul Pharand. Aussitôt que nous avons reçu des renseignements privilégiés, nous avons agi.»

Des voyageurs rencontrés jeudi ne semblaient guère rassurés. «Une chance que j'ai gardé mes objets de valeur dans mon bagage à main...» a dit Marie-Claude Bernard, qui attendait un vol pour la Floride.

Les six individus ont été libérés contre promesse de comparaître dans les prochaines semaines. Ils font face à des accusations de vol.