Un bête mais tragique accident de voiture expliquerait la disparition mystérieuse de Vincent Lamoureux, 20 ans, et Hugo Pereira, 22 ans, les deux apprentis pompiers qui se sont volatilisés dans la nuit de mercredi dernier après avoir passé la soirée dans un bar de Montréal.

Après un suspense angoissant d'une semaine, l'enquête sur cette affaire a connu une avancée majeure hier matin. Des débris de la voiture dans laquelle se trouvaient les disparus auraient été trouvés à l'entrée du pont Viau, qui enjambe la Rivière-des-Prairies à la hauteur de Laval.

 

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) favorisait depuis le début la thèse selon laquelle la voiture aurait fait une chute dans l'eau. Ce sont d'ailleurs deux enquêteurs de la Section des crimes majeurs qui ont découvert les pièces de la voiture, vers 11 h 15, en compagnie d'un ami de la famille de Vincent Lamoureux.

Ces nouveaux indices laissent présager le pire: l'un des morceaux de plastique découvert porte l'inscription Acura, le modèle de la voiture d'Hugo Pereira, a appris La Presse. La police a également constaté que la glace avait été brisée sous le pont Viau.

Des plongeurs du SPVM ont entrepris des recherches dans les eaux glacées et mouvementées de la rivière des Prairies. En début d'après-midi, des bateaux du Service de police de la ville de Montréal munis de sonars ont été mis à l'eau pour ratisser les abords du pont, près des berges lavalloises.

En fin de journée, on n'avait encore aucune trace des disparus et de la voiture. Les recherches ont été interrompues à la tombée du jour mais vont reprendre ce matin.

Les experts du SPVM étaient sur place pour tenter de reconstituer les faits. Tout porte à croire que la voiture aurait d'abord heurté un garde-fou à l'entrée du pont, du côté de Laval. L'Acura aurait ensuite heurté une clôture sur la rive avant de terminer sa course dans les eaux de la rivière, une centaine de mètres plus loin.

Selon toute vraisemblance, la voiture filait en direction de Montréal. On ignore encore pourquoi les deux amis, qui habitent ensemble à Laval, auraient décidé de faire demi-tour. Est-ce que la vitesse est en cause? La police répond qu'il est trop hâtif pour se prononcer sur la question.

Le soir de leur disparition, les deux amis avaient passé la soirée au bar Le Diable Vert, rue Saint-Denis, à Montréal. Ils ont quitté le bar vers 2 h 30 du matin. Dix minutes après, Hugo Pereira a échangé des messages textes avec une fille qu'il avait rencontrée ce soir-là, qu'il a invitée à venir prendre un verre chez lui.

La jeune femme l'a attendu devant le bar, en vain. Hugo n'est jamais venu la retrouver.