Le policier Jean-Loup Lapointe, qui a abattu le jeune Fredy Villanueva, doit témoigner cette semaine dans le cadre de l'enquête publique du coroner ad hoc André Perreault.

Auparavant, à la reprise des travaux, mardi matin, au palais de justice de Montréal, sa coéquipière Stéphanie Pilotte complétera son propre témoignage.

L'agent Lapointe aura certainement à expliquer dans le détail en quoi le comportement des frères Fredy et Dany Villanueva et de leurs amis l'a amené à croire que sa vie était «en danger imminent», le soir du 9 août 2008, dans le stationnement d'un centre sportif de Montréal-Nord.

Rappelons que, dans le rapport qu'il a remis, Jean-Loup Lapointe a dit avoir eu peur pour sa vie et celle de sa partenaire, ce qui l'avait convaincu de faire feu.

Mme Pilotte a dit au cours de son témoignage qu'elle ne s'est pas elle-même sentie en danger de mort. Elle n'a d'ailleurs ni dégainé son arme ni même pensé à le faire.

Mais elle a précisé qu'elle pouvait concevoir que son collègue ait pu craindre pour sa vie. Les deux policiers peinaient à maîtriser un individu très agressif, selon elle, tandis que d'autres approchaient.

Dans son rapport, M. Lapointe a écrit que, pendant que Stéphanie Pilotte et lui tentaient de maîtriser un Dany Villanueva violent qui se débattait, son frère Fredy semblait vouloir l'étrangler.

«L'individu numéro 3 (Fredy Villanueva) m'agrippe et serre au niveau de ma gorge et je perçois son autre main sur mon ceinturon, près de mon arme à feu et mon poivre de Cayenne, a écrit Jean-Loup Lapointe. L'individu numéro 4 (...) m'agrippe au bras gauche et thorax. Les individus numéro 2 et 5 sont très près. (...) L'individu numéro un (Dany Villanueva) me frappe toujours à la tête.»

«À cet instant, la peur d'être blessé gravement et de mourir m'envahit. Ma vie et celle de ma partenaire sont en danger immédiat», a-t-il poursuivi, s'estimant «dans une position d'extrême vulnérabilité».

«Je ne vois pas d'autre alternative que celle de faire feu immédiatement sur les individus», a-t-il soutenu.

Dans son témoignage de même que dans sa propre déclaration écrite, Mme Pilotte avait confirmé avoir vu Fredy Villanueva approcher une main du cou de son coéquipier. Mais elle a aussi dit ne pas avoir vu ce qui avait suivi, trop occupée qu'elle était à retenir les jambes de Dany Villanueva.

Ce dernier fait par ailleurs l'objet d'une tentative d'expulsion devant la Commission de l'immigration et du statut de réfugié. L'Agence des services frontaliers estime que le dossier criminel de ce résident permanent en fait un indésirable.

Dany Villanueva risque ainsi d'être expulsé du Canada vers son pays d'origine, le Honduras.