Une femme de 80 ans atteinte de la maladie d'Alzheimer est morte de froid, hier matin, dans le stationnement d'un commerce de l'arrondissement d'Ahuntsic-Cartierville. Elle avait quitté son domicile vêtue d'un peignoir quelques heures plus tôt.

L'octogénaire a quitté son domicile en plein milieu de la nuit. Son fils, qui vivait avec elle, s'est rendu compte de sa disparition vers 5h30 et il a alerté la police. Deux heures plus tard, la victime a été trouvée près d'un supermarché du boulevard Laurentien.

 

C'est un client qui ramassait des bouteilles consignées qui a aperçu la femme gisant par terre. Des employés du commerce ont tenté de lui porter secours, mais en vain.

La femme n'en était pas à sa première escapade du genre, a indiqué le porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal, Yannick Ouimet. L'hiver dernier, elle a quitté sa demeure dans des circonstances semblables, mais elle avait été retrouvée à temps. Elle avait subi des engelures aux pieds.

C'est la deuxième fois depuis la fin de l'automne qu'une femme atteinte de la maladie d'Alzheimer meurt dans des circonstances semblables. Début décembre, une femme de 73 ans, Maria del Carmen Serrano, a été retrouvée sans vie dans un banc de neige près de l'Hippodrome de Montréal après trois jours de recherches.

Le drame a semé une onde de choc à la Taverne Magnan, où l'organisme Alzheimer Baluchon tenait sa collecte de fonds annuelle. Cet organisme fournit de l'aide aux familles de personnes atteintes de la maladie.

La directrice générale, Guylaine Martin, affirme que les cas de fugue sont fréquents. Les malades, qui ne se reconnaissent plus dans leur propre domicile, partent sans avertissement à la recherche d'un endroit qui leur est plus familier, comme une ancienne maison ou un lieu de travail.

«Lorsque cette dame est sortie, cette nuit, il faisait noir, il faisait froid, a expliqué Mme Martin. Et une fois qu'elle a mis le pied dehors, elle ne savait probablement plus comment revenir à l'intérieur parce que tous ses repaires étaient disparus.»

L'ancienne comédienne Janine Sutto, marraine de la campagne de financement d'hier, était profondément attristée par la mort de l'octogénaire, elle aussi. Pas seulement pour la victime, mais aussi pour son entourage.

«Ce n'est la faute de personne, a indiqué Mme Sutto, dont le frère est mort des suites de l'alzheimer. Mais quand tu vis avec quelqu'un, tu t'habitues à la personne. Tu ne te rends pas compte à quel point la maladie avance.»

Près de 120 000 Québécois sont atteints de l'alzheimer. On estime qu'un baby-boomer sur cinq sera touché par la maladie.