La juge Sophie Bourque, de la Cour supérieure, a passé un savon aux avocats de la défense, hier, en apprenant qu'ils n'étaient pas prêts à procéder dans le dossier de révision du cautionnement de huit membres ou associés des Hells Angels.

Compte tenu de l'importance de la cause, les parties s'étaient entendues pour que la défense présente sa preuve cette semaine, mais un seul des sept avocats avait convoqué ses témoins. Heureusement, un des accusés, Michel Rivard, qui se défend seul, était lui aussi prêt à passer à l'action. Il a fait entendre deux amis du Nouveau-Brunswick, d'où il est originaire.

 

«C'est certainement un message si l'accusé, seul et sans avocat, savait, lui, que la défense allait commencer», a sèchement lancé la juge Bourque aux avocats, penauds. Interrogés un à un par la juge, ils ont eu un peu de mal à expliquer leur inertie. Certains ont parlé de manque de communication, d'autres de leur arrivée tardive au dossier.

À la demande expresse du tribunal, le ministère public a accepté de prendre la relève et d'appeler son premier témoin à la barre aujourd'hui plutôt que la semaine prochaine. L'audition de la cause doit durer trois semaines. Il est par ailleurs déjà acquis que la juge Bourque ne rendra pas de décision tant que la Cour d'appel ne se sera pas prononcée dans un autre dossier lié à l'opération SharQc. Six prévenus, pour la plupart retraités des Hells Angels, avaient alors obtenu une liberté provisoire. Depuis, l'un d'eux a été arrêté de nouveau et un autre est mort. C'est cette décision que la poursuite porte en appel.