Les funérailles de Nicolo Rizzuto, fils du chef présumé de la mafia montréalaise, ont été célébrées ce matin dans le quartier Petite Italie à Montréal. Plusieurs centaines de personnes ont assisté à la cérémonie, mais le père du défunt, Vito Rizzuto, brillait par son absence. Le directeur de la prison du Colorado où il purge présentement une peine pour trois meurtres survenus à New York en 1981 ne lui aurait pas permis d'y assister, a indiqué ce matin le Service de police de Montréal.

Les obsèques de Nicolo Rizzuto ont débuté à 11h00 à l'église Notre-Dame-de-la-Défense. Le temple était plein à craquer. Des centaines de personnes ont assisté à la cérémonie religieuse debout, massés à l'arrière, dans l'allée centrale ainsi que sur les côtés de l'église. La messe a été prononcée en italien et personne dans l'entourage du défunt n'a pris la parole. S'ils étaient présents, les individus pouvant être directement associés au crime organisé étaient très discrets.

La cérémonie s'est déroulée dans le calme bien que quelques personnes - dont deux journalistes - ont été expulsées de manière musclée, escorté par un homme en trench coat noir qui leur lançait des jurons. À l'extérieur, une importante présence policière guettait l'événement. Des enquêteurs ont filmé les personnes qui entraient et sortaient. Des centaines de badauds ont également fait le pied de grue devant l'église.

Si Vito Rizzuto n'a pu être présent, la plupart des membres de sa famillie y étaient. Ses deux enfants, Bennina et Leonardo, qui sont avocats, se sont assis dans la première rangée. Nicolo Rizzuto senior, le grand-père du défunt, sa tante Maria Renda Rizzuto ainsi que l'avocat Loris Cavaliere, qui a représenté des membres du clan, ont été reconnus dans l'assistance.

«La cérémonie était magnifique, très touchante», a confié un ami d'enfance de Nicolo Rizzuto qui a demandé de ne pas être identifié. «C'était un homme honorable, c'est un jour triste pour ses proches.»

«C'était un homme plaisant et très poli. Je ne l'ai jamais entendu hausser le ton et se vanter qu'il était le fils de Vito», a raconté Ricardo Padulo, qui a connu Rizzuto lorsqu'il était un client dans son restaurant de la Petite Italie. «Les Rizzuto sont très appréciés, c'est pour cela qu'il y a autant de personnes qui se sont déplacés aujourd'hui. Les médias les dépeignent d'une manière négative, mais ils sont toujours prêts à ouvrir leurs portes aux gens de la communauté qui sont dans le besoin.»

Nicolo Rizzuto a été assassiné en pleine rue lundi dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce à Montréal. L'auteur du crime n'a pas encore été retrouvé. La police de Montréal recherche un homme de race noire qui portait un manteau foncé avec un capuchon et des jeans bleus.

Le corps de la victime de 42 ans a été exposé quelques jours au salon funéraire Loreto à Saint-Léonard, qui appartient à la femme et la soeur de Vito Rizzuro. Lors du passage de La Presse hier après-midi, ils étaient plus d'une centaine à faire la file dans le stationnement du complexe sous haute surveillance policière.