Nicolas Stone, ce père dans la mi-trentaine de trois jeunes enfants, a plaidé coupable hier aux 71 accusations qui pesaient sur lui. Au total, il aura fait pas moins de 55 victimes adolescentes qu'il leurrait sur l'internet avant de s'en servir pour produire de la pornographie juvénile ou comme objets sexuels rémunérés.

Au palais de justice de Longueuil, hier, il est apparu menotté, mais bien mis, bon chic bon genre et d'un calme imperturbable même quand la Couronne a précisé qu'elle n'excluait pas de demander qu'il soit reconnu délinquant dangereux à contrôler.

 

Nicolas Stone recrutait les adolescentes dans des sites de clavardage en se faisant passer pour un photographe. Il leur demandait des photos et il a eu des relations sexuelles avec certaines d'entre elles. Les rendez-vous avec ses victimes étaient fixés chez leurs parents, quand ils étaient absents, ou alors dans sa voiture ou dans des motels.

Le manège de Nicolas Stone a pris fin quand une jeune fille de 13 ans, qui avait rencontré Stone à deux reprises, s'est confiée à ses parents. Les policiers, qui ont alors été appelés, ont mis plusieurs mois à analyser le contenu de ses ordinateurs, notamment les quelque 20 000 pages de discussions sur MSN entre Stone et ses victimes.

Risque de récidive?

Au cours des prochaines semaines, des sexologues et des criminologues se pencheront sur son cas afin d'évaluer s'il présente un risque de récidive. Ce n'est qu'après réception des rapports des deux experts que la sentence sera rendue.

«On peut s'attendre à une lourde peine de pénitencier», a déclaré Marie-Josée Guillemette, procureure de la Couronne.

Robert LaHaye, l'avocat de Stone, a souligné hier que son client suivait une thérapie depuis qu'il se trouve derrière les barreaux et qu'il exprime du repentir.