Le juge Jean-Guy Boilard de la Cour supérieure a imposé lundi une peine de prison à vie pour double meurtre à Claudette Verret, au palais de justice de Longueuil.

Dimanche, le jury avait rendu un verdict de culpabilité au procès de cette dame de 61 ans, après deux jours de délibérations. Claudette Verret a été reconnue coupable d'avoir commandé les meurtres de sa soeur, Diane Verret, une danseuse nue de 28 ans, et de son beau-frère, William Bill Thériault, âgé de 34 ans.

Les meurtres ont été commis le 25 août 1979, dans un appartement de la rue Dollard à Longueuil.

En vertu de sa condamnation, Claudette Verret peut espérer recouvrer la liberté à l'âge de 85 ans. Son avocate, Me Julie Giroux, a indiqué qu'elle comptait étudier sérieusement la possibilité de porter en appel le verdict de culpabilité. Selon elle, le juge a commis une erreur de droit, en admettant en preuve une lettre d'excuses de Claudette Verret, écrite à sa soeur lors d'une thérapie, et donc sous le sceau du secret professionnel.

La preuve déposée montre que Claudette Verret s'est procuré une arme à feu et qu'elle a commandé les meurtres à son conjoint de l'époque, Normand Janelle. Ils ont été arrêtés en mars 2008, après avoir été dénoncés par la colocataire de Mme Verret, Marie-Perle Lapalme, témoin central de cette affaire.

Mme Lapalme a expliqué que Mme Verret, rongée par les remords, s'était confiée à elle. Son mobile pour ces meurtres tenait au fait qu'elle était la principale bénéficiaire de l'assurance-vie de 30 000 $ de Diane Verret, une somme considérable à l'époque.

Claudette Verret pourra tenter d'obtenir une révision judiciaire après 15 ans de détention, une démarche impossible aujourd'hui, mais qui était permise en 1979, moment où les crimes ont été commis. En vertu de cette disposition, elle pourrait aspirer à une peine écourtée. D'ici là, Mme Verret a quitté la prison Tanguay pour prendre le chemin d'un pénitencier fédéral.

L'autre accusé dans cette affaire, Normand Janelle, âgé de 65 ans, devra subir son procès, devant juge et jury, à compter du 23 novembre. Selon la thèse de la Couronne, c'est lui qui aurait fait feu sur les victimes, à la demande de Claudette Verret.

Le juge Boilard présidera également ce procès.