L'évêque Raymond Lahey, accusé de possession et d'importation de matériel de pornographie juvénile, demeurera dans la capitale fédérale en attendant le début de son procès.

Lahey a comparu en cour vendredi matin, à Ottawa, pour faire modifier certaines de ses conditions de remise en liberté.

Le juge a accédé à la requête de l'ancien évêque d'Antigonish, en Nouvelle-Ecosse, qui avait demandé de demeurer au siège de l'archevêché d'Ottawa jusqu'à l'ouverture de son procès, après que des résidants de sa ville de résidence au Nouveau-Brunswick eurent déploré sa présence.

L'archevêque Terrence Prendergast, a confirmé dans un communiqué que Lahey avait communiqué avec les bureaux du diocèse pour réclamer un toit. «Lorsqu'il a contacté les bureaux du diocèse mercredi après-midi, il avait très peu d'options -voire aucune- pour rester à Ottawa», a souligné M. Prendergast.

«Dans la charité chrétienne, et croyant que c'est ce qu'aurait voulu Dieu, j'ai accepté qu'il reste parmi nos prêtres», a ajouté l'archevêque.

Lahey, âgé de 69 ans, a démissionné de ses fonctions d'évêque d'Antigonish, en Nouvelle-Ecosse, le 27 septembre dernier pour des raisons dites personnelles. Trois jours plus tard, il a été accusé de possession et d'importation de pornographie juvénile après que des agents des services frontaliers de l'aéroport d'Ottawa eurent découvert des photographies de jeunes garçons dans son ordinateur portable le 15 septembre, à son retour de voyage.

L'audition de la cause a été fixée au 4 novembre.

Selon l'enquêteur, Dan Melchiorre, Lahey sera surveillé de près lors de son séjour à Ottawa et tous ceux qui seront en contact avec lui seront informés de ses strictes conditions de libération. «Beaucoup (des conditions) ont à voir avec Internet et les ordinateurs, a précisé M. Melchiorre, après la brève comparution de Lahey. Evidemment, il y a d'autres conditions concernant le fait d'être en contact avec des enfants âgés de moins de 18 ans.»

Lahey a également dû remettre son passeport et il devra se présenter aux autorités toutes les deux semaines à partir du 17 octobre.

La décision de porter des accusations à l'encontre de l'ex-évêque n'a pas été facile à prendre, a également dit M. Melchiorre, puisque les gens peuvent parfois trouver par hasard de telles images. Ainsi, les enquêteurs devaient avoir aucun doute sur le matériel téléchargé.