En attendant que la Cour supérieure se prononce sur son statut d'avocate, Micheline Parizeau a réendossé sa toge. Elle représente l'homme d'un couple d'artistes bien connus en instance de divorce.

Comme les divorces relèvent du droit familial, il nous est interdit de dévoiler l'identité du couple, qui se trouvait en Cour supérieure, hier. La Presse a pu constater que monsieur est défendu par Me Parizeau, qui a retrouvé son droit de pratique en décembre dernier. En 2000, le comité de discipline du Barreau l'avait radiée pour sept ans en raison de manquements déontologiques survenus pendant sa pratique en matière de divorce, notamment incitation au parjure, fabrication et présentation de fausse preuve et réclamations exagérées.

 

En appel, en 2002, le Tribunal des professions avait ramené la radiation à cinq ans. Après ces cinq années, au cours desquelles elle est allée vivre en France, Mme Parizeau a tenté de se réinscrire au Tableau de l'ordre des avocats, en 2005. Mais au terme d'une audience de quelques jours, le Barreau a refusé, jugeant que Mme Parizeau n'avait pas réellement changé. On mettait notamment en doute sa capacité d'introspection. Tenace, Mme Parizeau en a de nouveau appelé au Tribunal des professions, qui a tranché en sa faveur le 3 décembre dernier. Jugeant que Mme Parizeau avait maintenant «les moeurs, les connaissances et les compétences pour être avocate», il a ordonné sa réinscription. Mme Parizeau disait vouloir désormais pratiquer de façon différente, en prenant des «mandats spécifiques» qui l'intéressaient et «sans professionnels à sa charge». Elle s'est empressée de régler les 15 000$ qu'elle devait au Barreau et s'est réinscrite comme avocate le 17 décembre. Ce fut alors au tour du Barreau de se pourvoir en appel de la décision du Tribunal des professions. Le Barreau a même tenté d'empêcher Mme Parizeau de pratiquer en attendant qu'une décision en Cour supérieure soit rendue sur le fond de l'affaire. Mais en février dernier, le juge Daniel W. Payette a rejeté cette requête du Barreau au motif que, s'il y avait eu danger pour le public, le Barreau aurait présenté sa requête plus rapidement.

La cause opposant le Barreau à l'avocate de 66 ans a finalement été entendue sur le fond en août dernier. Le jugement est actuellement en délibéré.