L'ex-lieutenant gouverneur Lise Thibault devra faire face à la justice pour les dépenses personnelles qu'elle s'est fait rembourser par l'état durant ses dix années comme représentante de la Reine à Québec.

Elle devra faire face à six chefs d'accusation pour abus de confiance, fabrication et usage de faux et mensonges ayant privé les gouvernements de plus de 5000$. La preuve est frappée d'un interdit de publication jusqu'au début du procès, qui est prévu pour le 27 octobre.

C'est ce qu'a décidé vendredi le juge Pierre Verdon de la Cour du Québec, qui avait a entendu la semaine dernière la représentation de la Couronne, favorable à ce que des poursuites soient intentées.

Le magistrat a rendu sa décision à huis clos vendredi après midi et a momentanément levé ce huis clos pour faire l'annonce.

Le Directeur des poursuites criminelles et pénales, Me Louis Dionne avait, début septembre transmis à la Cour la responsabilité de décider s'il devait y avoir des poursuites dans ce dossier délicat. Il s'agit d'une procédure exceptionnelle, utilisée une dizaine de fois au cours des 30 dernières années.

Toute la semaine dernière, le Juge Verdon avait entendu les témoins que compte amener à la barre la Couronne. Pas moins d'une trentaine de personnes, d'anciens employés du cabinet du lieutenant gouverneur, mais aussi des hauts fonctionnaires du conseil exécutif à Québec ainsi qu'une dizaine d'employés du gouvernement fédéral, qui recevaient les demandes de remboursement de Mme Thibault.

Dans des rapports accablants, les vérificateurs général à Québec comme à Ottawa, avaient il y a deux ans estimé à 700 000$ de fonds publics les sommes dépensées inutilement où à des fins personnelles par Mme Thibault. Renaud Lachance, le vérificateur général du Québec avait soutenu qu'à son avis, ces montants devraient être retournés par Mme Thibault aux contribuables québécois.