Au nom du droit du public à l'information, le juge Paul Chaput a rejeté ce matin la demande d'injonction présentée par Gilles Audette, conseiller politique de la FTQ. Ce dernier voulait que la Cour supérieure interdise la diffusion de ses propos lors de l'émission Enquête, qui sera présentée jeudi soir à la télévision de Radio-Canada.

Comme il avait été enregistré à son insu alors qu'il s'entretenait avec Ken Pereira, directeur d'un syndicat affilié, le conseiller politique Audette alléguait l'atteinte à sa vie privée. Les conversations, au téléphone et en vis-à-vis, avaient apparemment trait au fait que M. Pereira demandait de l'aide personnelle, ainsi que pour le syndicat des mécaniciens qu'il représentait.

Le juge Chaput conclut que ces conversations ont eu lieu dans un contexte de travail, et qu'il n'y a pas d'atteinte à la vie privée. «Compte tenu que le demandeur est le conseiller politique de monsieur Arsenault, le président de la FTQ et du Fonds de solidarité FTQ et que l'aide sollicitée avait trait aux relations de la FTQ avec un autre syndicat de la construction, il est peu probable que le contenu des conversations porte, comme il est écrit dans l'arrêt Aubry, à des choix de nature fondamentalement privée ou intrinsèquement personnelle», note le juge.

Le magistrat signale en outre qu'il existe bien un conflit réel et important au sein de la FTQ qui fait déjà l'objet d'une couverture médiatique, et que monsieur Arsenault y est partie prenante. «Est d'intérêt public ce qui concerne l'administration et la gestion d'un syndicat aussi important que la FTQ, ainsi que ses relations avec les entrepreneurs de la construction», conclut le juge.

Signalons enfin qu'à l'émission en question, jeudi soir, il sera question du favoritisme à la FTQ, ainsi que du rôle que le crime organisé a joué dans les élections à la FTQ-Construction, en novembre dernier.