Des dizaines d'enfants et le personnel d'une garderie de l'arrondissement Saint-Laurent ont été évacués à deux reprises ce matin, incommodés par des émanations causées par des travaux en cours dans des garages intérieurs qui jouxtent leur bâtiment. Six personnes, dont deux bambins, ont été transportées à l'hôpital par précaution.

Les travaux de réfection se déroulent dans le stationnement souterrain de la rue Deguire, qui a tristement fait les manchettes l'automne dernier, lorsqu'une dalle de béton de sa structure s'était affaissée sur un livreur de 39 ans.

Des travaux ont aussi été entrepris dans les garages voisins, adjacents aux tours d'habitation similaires enlignés sur la même rue.

L'équipement utilisé par les ouvriers a eu pour effet de libérer du monoxyde de carbone dans les locaux du centre de la petite enfance Garderie et maternelle Dalpé, situé au 135 rue Deguire.

Les responsables de la garderie ont d'abord alerté les autorités pour se plaindre de nausée, de vomissement et de maux de tête.

À l'arrivée du Service incendie de Montréal, les 75 enfants âgés de 18 mois à cinq ans et la dizaine d'employés ont été évacués. «Les symptômes observés étaient mineurs et deux enfants de trois ans et deux employés ont été transportés à l'hôpital par précaution», souligne Bart Panarello, chef aux opérations chez Urgence-Santé.

Les enfants et le personnel ont pu regagner la garderie peu de temps après l'intervention.

Jusqu'à ce que les responsables de la garderie logent un deuxième appel, cette-fois vers 11h30. «Cette fois les ouvriers ont voulu faire ventiler le garage, ce qui a malencontreusement a eu pour effet de souffler des débris et de la poussière en direction de la garderie», raconte M. Panarello. Trois employés ont été incommodés par ces travaux et deux d'entre eux ont été transportés à l'hôpital, toujours par mesure préventive.

Après deux évacuations, les enfants et le personnel ont été relogés dans un foyer pour personnes âgées située à un jet de pierre. Un peu avant midi, plusieurs parents défilaient sur place pour venir récupérer leur marmaille. Cette mère semblait toujours hantée par le spectre de l'effondrement. «C'est une bonne garderie, mais le bâtiment n'a rien de rassurant. Le stationnement est encore fermé et on doit aussi se garer loin, même en hiver, pour aller porter les enfants», déplore Milia Elias, dont le sang n'a fait qu'un tour à la vue de policiers et d'ambulanciers devant la garderie de sa fille.