C'est par l'éducation plutôt que la répression qu'il faut tenter de convaincre les jeunes d'adopter des comportements prudents en voiture, estime le président de la Table québécoise de la sécurité routière, Jean-Marie De Koninck.

Et les premiers concernés sont les parents, qui doivent «saisir la balle au bond» et ouvrir le dialogue avec leurs adolescents, exhorte-t-il. «Les leaders de première ligne, ce sont les parents. Les parents de la petite fille qui est morte, et ceux de la petite fille qui conduisait, ils doivent être en désarroi complet. Ils ne souhaiteraient qu'une chose, pouvoir remonter dans le temps pour effacer tout ça, repartir à zéro. Mais ils ne pourront pas le faire. Les autres parents qui ont des enfants de 16 ou 17 ans, eux, peuvent le faire.»

 

La «discussion de valeurs» qu'il propose doit aller au-delà des interdictions et des remontrances. «Il faut interpeller le jeune sur sa façon de conduire, lui dire: «As-tu vu à la télé, le car surfing? Qu'est-ce que tu en penses?» Je trouve qu'on ne fait pas assez confiance à l'intelligence des jeunes. Il faut les faire participer eux-mêmes à leur développement.»

Les parents ont en outre la responsabilité de montrer l'exemple, rappelle le mathématicien. «Dans 60% des cas, les jeunes conduisent comme leurs parents. Dès l'âge de 11 ou 12 ans, ils observent comment leurs parents conduisent, même si ceux-ci ne s'en rendent pas compte. Le jeune va remarquer que son père a brûlé les feux rouges, qu'il roule vite, qu'il conduit en sortant d'un party. Ça va s'ancrer chez lui, il va reproduire ce comportement quand il va avoir son permis.»