Alors qu'elle luttait pour sa vie, Marlena Cardoso, atteinte par une balle tirée par l'un de ses patients, ne pensait qu'à une chose: survivre pour ses jumeaux de 5 ans et pour son mari, qui a lui-même récemment combattu un cancer.

«Tout le monde était sous le choc. Son mari - mon frère - vient de se rétablir d'un cancer. Il est retourné au travail il y a trois mois à peine. Et là, Marlena se fait tirer dessus», a dit le beau-frère de la victime, Antonio Ianniciello, qui était à son chevet mardi soir. «Elle m'a dit que la seule chose à laquelle elle pensait, c'était à ses jumeaux de 5 ans et à son mari», ajoute-t-il.

 

L'infirmière auxiliaire de 33 ans se trouve dans un état stable à l'hôpital. «Le médecin nous a dit qu'elle était très chanceuse d'être en vie; qu'elle était très combative. La balle est entrée dans son bras; des fragments sont ressortis par le thorax et ont passé très près du coeur», raconte son beau-frère.

La victime a confié à sa famille comment le drame était survenu. «Elle m'a dit que le patient qui lui a tiré dessus était un homme sans famille, arrogant et désagréable. Il avait déjà été menaçant en lui disant: «Tu es mieux de faire attention à toi», mais elle ne pensait pas qu'il irait si loin», a-t-il souligné.

Quelques minutes avant l'incident, l'infirmière a appelé le patient, Celso Gentili, 84 ans, pour lui signifier qu'il n'avait pas réglé le loyer de sa chambre. Elle l'a invité à venir rencontrer le gérant à son bureau. M. Gentili serait arrivé en fauteuil roulant avec son arme, que la victime a prise pour un jouet, selon son récit. Il lui a tiré dessus sans qu'elle ait le temps de réagir, puis il aurait braqué l'arme vers une collègue qui tentait de lui porter secours. En entendant le coup de feu, le gérant, Giuliano Zanchettin, serait sorti de son bureau et aurait désarmé le patient avant qu'il ne tire sur la seconde infirmière.

De son côté, l'Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec décrit Mme Cardoso comme une «femme très appréciée de ses collègues et de ses patients». En 20 ans à la présidence de l'Ordre, Regis Paradis n'a jamais eu connaissance qu'un de ses membres soit victime d'un incident aussi violent. L'Ordre souhaite que l'enquête policière, mais aussi une enquête de l'employeur, arrive à des conclusions permettant d'éviter que d'autres drames du genre ne surviennent.