Le mafioso Gerlando Caruana est âgé et malade. L'homme de 65 ans purge une peine d'emprisonnement de plus de 30 ans pour avoir fait du trafic de stupéfiants à l'échelle internationale. Son équipe de gestion de cas estime qu'il est prêt à obtenir une libération conditionnelle totale.

Or, la Commission nationale des libérations conditionnelles vient de la lui refuser, invoquant que la «prudence est de mise» envers un homme à la «longue carrière criminelle» comme lui.

 

Sa peine initiale était de 20 ans, mais à la fin des années 90, alors qu'il était en libération conditionnelle, il a récidivé avec deux de ses frères et son fils. En 2000, le mafioso a donc écopé d'une nouvelle peine concurrente de 18 ans.

Huit ans plus tard, en décembre dernier, Gerlando Caruana en était déjà à une seconde tentative pour obtenir sa libération. À ce moment-là, à la surprise générale, il a reconnu son appartenance en tant qu'«homme d'honneur» au puissant clan Caruana-Cuntrera, qui a ses bases en Sicile, au Venezuela et au Canada. Les membres de ces deux «familles» font dans le narcotrafic et le blanchiment d'argent depuis plus de 40 ans.

Six mois plus tôt, il niait encore les affirmations du célèbre juge italien antimafia Giovanni Falcone, selon lesquelles lui et ses frères étaient des «hommes d'honneur» de la Cosa Nostra.

«Vous prenez maintenant l'entière responsabilité de votre appartenance à votre famille criminelle. Vous dites toutefois avoir coupé toute espèce de liens avec celle-ci», notent les commissaires dans leur décision rendue à la fin du mois de juin.

La Commission émet toutefois un bémol. «Bien que vous soyez justifié de demander une nouvelle fois la libération conditionnelle totale, la Commission est toujours convaincue que la prudence est de mise avec vous si l'on se réfère à l'implication d'envergure que vous aviez dans le trafic de stupéfiants et à la longue carrière que vous avez eue, écrivent les commissaires. Il est évident que vous aviez des valeurs criminelles bien ancrées.»

Depuis mai 2007, Caruana vit en maison de transition. La Commission a décidé d'assouplir cette semi-liberté, plutôt que de lui accorder une libération conditionnelle totale. Malgré ses «limitations physiques» (non spécifiées) et ses rendez-vous médicaux, il s'est acquitté de ses tâches de bénévolat dans une banque alimentaire, indiquent les commissaires sur une note plus positive. L'homme âgé pourra désormais passer deux jours par semaine à sa résidence, et le reste du temps, en maison de transition. Mais il doit éviter les cafés, les clubs et les bars fréquentés par la mafia.