Une dispute de famille pourrait expliquer la violente bagarre qui a éclaté vendredi dernier au bar Le 335 de La Plaine: trois personnes ont été blessées, dont deux grièvement. Le suspect dans cette affaire, Raymond Junior Sigouin, fait lui-même partie des victimes.

Alertés vers midi pour un vol à main armée dans le bar situé en bordure du chemin Gauthier, les policiers du Service de police intermunicipal de Terrebonne-Sainte-Anne-des-Plaines-Bois-des-Filion ont découvert les trois blessés à leur arrivée et une barmaid en état de choc. Le patron du bar et un employé gisaient à l'entrée de l'établissement. L'employé a été atteint à la jambe par un projectile d'arme à feu et saignait abondamment. Le patron a été blessé à la tête.

 

Quant au suspect, Raymond Junior Sigouin, les policiers l'ont trouvé étendu dans l'herbe près du bar, durant leur ratissage des lieux. L'homme de 41 ans a subi des blessures sérieuses à la tête, probablement causées par des coups de bâton de baseball. Il avait fait irruption dans le bar avec une arme à feu, avant d'être visiblement passé à tabac par ses présumées victimes.

Même s'il est toujours hospitalisé, Raymond Junior Sigouin a été inculpé hier de plusieurs chefs d'accusation, notamment de voies de fait graves, d'usage d'une arme à feu et de bris de conditions. D'autres accusations pourraient être déposées. Le suspect avait été admis à l'hôpital dans un état critique, mais sa vie n'est plus en danger.

Dispute familiale ?

En ce qui concerne les circonstances entourant l'affaire, on ne peut que spéculer, puisque ni le patron du bar ni l'employé n'ont voulu porter plainte.

Règlement de comptes? Vol qui a dégénéré? Les policiers n'ont encore écarté aucune piste. L'hypothèse la plus plausible semble celle d'une dispute de famille. Les policiers ont en effet confirmé que le suspect fait partie de la même famille que le propriétaire du bar Le 335.

Raymond Junior Sigouin est aussi membre de la famille de Raymond Sigouin, 68 ans, un ancien braqueur de banques notoire, désormais trafiquant de stupéfiants. Il a d'ailleurs été épinglé l'automne dernier au terme d'une rafle policière. Au début des années 70, Sigouin était considéré par la police comme le criminel numéro un au Québec. Objet d'un attentat en 1999, il était l'un des membres les plus connus de la pègre montréalaise. Ex-spécialiste de la gâchette, il participait dans les années 60 et 70 à des vols de banque et à des braquages de camion blindé. Il a écopé d'une peine de prison après l'attentat dont il a été victime en 1999. Son frère, Marcel Sigouin, a été abattu en 1993 au cours d'une tentative ratée d'assassiner un fraudeur associé à la pègre italienne montréalaise.

Quant à l'établissement où s'est jouée la scène vendredi, Le 335, il est connu des milieux policiers. Son permis d'alcool avait été révoqué durant deux mois en 1998 parce que des stupéfiants y avaient été vendus. En 2005, le permis du bar avait été suspendu quelques jours pour des infractions mineures, à la suite de la découverte de bouteilles d'alcool non réglementaires.