Près de 10 ans après l'assassinat de son fils de 13 ans Alexandre, en août 2000, André Livernoche se prépare en vue de l'ouverture du procès au civil qu'il intente contre le gouvernement du Québec et la Commission québécoise des libérations conditionnelles. Il réclame 2,5 millions.

«Le gouvernement m'a offert 17 000$ pour mon fils. C'est indécent après le calvaire qu'il a vécu, d'autant plus que lorsque tout cela est arrivé, le ministre de la Justice de l'époque, Serge Ménard, avait dit en pleine télévision que le gouvernement était responsable et que Bastien n'aurait pas dû être libre», dit-il.Mario Bastien, c'est celui qui a été condamné pour le meurtre du jeune Alexandre. Au moment du drame, il était libre. M. Livernoche estime que la Commission québécoise des libérations conditionnelles n'aurait pas dû le laisser en liberté. «Ils savaient qu'il avait dit qu'un de ses fantasmes était d'enlever un enfant pour l'agresser et en faire son esclave sexuel. C'était dans un rapport officiel. Et c'est ça qu'il a fait avec mon fils. S'ils avaient bien fait leur travail, Alexandre serait encore en vie», ajoute l'homme qui habite Saint-Bruno-de-Kamouraska.

Son ex-épouse, Sylvie Girard, la mère d'Alexandre, a accepté un dédommagement du gouvernement de 190 000$. «Elle n'en pouvait plus. Elle était rendue à bout. C'est pourquoi elle a accepté cette somme», note M. Livernoche. S'il a hâte que le procès civil s'ouvre, il s'interroge sur son utilité.

«Le gouvernement a déjà dit qu'il était responsable. Combien ça va coûter au contribuable pour lui faire redire la même chose?» demande André Livernoche.