La Cour fédérale du Canada a rejeté vendredi la requête d'un groupe de défense juif qui visait à retirer la citoyenneté à un ancien nazi, affirmant que la décision de permettre à l'homme de demeurer au pays est raisonnable et fidèle à la Charte canadienne des droits et libertés.

B'nai Brith Canada voulait que la cour renverse la décision prise par le cabinet ministériel fédéral de ne pas retirer la citoyenneté au Canadien d'origine ukrainienne Wasyl Odynsky.

Ce dernier était un garde de périmètre au camp de concentration Trawniki, où la plupart des prisonniers juifs ont été exterminés le 3 ou le 4 novembre 1943.

En 2001, le juge de la Cour fédérale Andrew MacKay avait tranché que M. Odynsky se trouvait dans sa caserne au moment du massacre. Le juge était en outre d'avis que M. Odynsky avait été contraint à participer à la guerre et qu'il n'avait jamais été un nazi.

Toutefois, le juge MacKay avait ajouté que l'homme d'origine ukrainienne avait fort probablement menti aux autorités de l'immigration au sujet de son statut durant la guerre.

B'nai Brith soutenait que cet élément justifiait à lui seul la révocation de la citoyenneté de Wasyl Odynsky. Le groupe soutenait que le cabinet ministériel n'avait pas pu prendre une décision en toute connaissance de cause.

Mais dans un jugement rendu public vendredi, le juge de la Cour fédérale Robert Barnes affirme que le cabinet disposait de toutes les informations nécessaires pour être en mesure d'étayer sa décision.