Neuf personnes ont été arrêtés et un policier a été blessé légèrement au cours d'une échauffourée qui a éclaté hier soir entre une cinquantaine de jeunes et des policiers dans un parc de Montréal-Nord.

Le spectre de l'émeute de l'an dernier volait bien bas, même si l'événement d'hier soir s'avère de beaucoup moindre importance.

Tout a débuté vers 22h15, lorsque les policiers ont reçu un appel concernant une bagarre entre jeunes au parc Carignan, situé à l'angle des rues Rolland et Renoir.

À leur arrivée, il n'y avait aucune bagarre, seulement un groupe évalué à 50 à 75 jeunes dans le parc.

Les policiers auraient alors décidé de rester à l'écart et garder un oeil sur le parc. C'est à ce moment que les jeunes ont commencé à lancer des projectiles en leur direction, des roches et des bouteilles notamment.

«Les policiers ont alors procédé à la dispersion des jeunes, qui se sont mis à vandaliser des résidences, des voitures et des commerces», explique l'agent André Leclerc, du Service de police de la ville de Montréal.

Les policiers ont alors procédé à l'arrestation de neuf personnes, tous adultes. Un policier subi des blessures mineures au visage et au bras pendant qu'il passait les menottes à un des jeunes.

Les suspects arrêtés s'exposent à des accusations de voies de fait sur un agent de la paix et d'agressions armée.

Mauvais souvenirs

Sous un soleil radieux, des enfants hauts comme trois pommes jouaient au soccer ce matin au parc Carignan. Mais les traces du grabuge de la veille étaient encore bien visibles dans les environs.

Des incidents qui ravivent de douloureux souvenirs aux résidents croisés ce matin. «Le grabuge d'hier est l'oeuvre d'une bande de jeunes qui font du trouble avant d'aller se cacher. Ils veulent juste mettre le feu aux poudres», explique Carl François, qui habite devant le parc impliqué. «C'était des jeunes qui se tiraillaient jusqu'à ce qu'un coup de poing soit donné. Une dame en haut de chez nous a aussitôt appelé les policiers. À leur arrivée, les jeunes se sont rassemblés pour foutre le bordel», raconte l'homme de 42 ans.

Mère de deux jeunes enfants, Malika était surprise de constater que le parc familial devant chez elle se retrouve au coeur d'un affrontement avec les policiers. «Je suis toujours au parc avec mes enfants. Hier soir, c'était étrange, il y avait un groupe de jeunes agités, des filles se bagarraient», souligne-t-elle.

Près d'un an après les émeutes de Montréal-nord, des commerces de la rue Pascal ont à nouveau été ciblés par les vandales.

À plus petite échelle

La vitrine de la boucherie Fortin a notamment été perforée par un projectile. «J'ai peur que les problèmes recommencent. C'est l'été, les gangs de jeunes se tiennent dans le coin», soupire le gérant de la boucherie.

À quelques mètres de là, Sarith Oum époussette les éclats de verre sur Honda grise. Le pare-brise avant et la vitre arrière ont volé en éclat. La voiture du jeune homme était garée au mauvais moment et à la mauvaise place. «Il n'y a pas eu d'incident comme ça depuis longtemps. Je sais que ça n'a pas rapport avec moi dans le fond», déplore M.Oum, qui devra payer les dégâts de sa poche.

Quelques autres voitures de la rue ont été abîmées.

Sur le boulevard Léger, les vitrines d'une succursale de la Banque nationale et d'un Jean Coutu ont aussi été brisées.

Des vitriers étaient en train de réparer celle de la pharmacie. «Elle a été percée de bord en bord. Les vandales auraient utilisé des bonbonnes de gaz propane», explique Benoit Lapointe, de vitrerie Michelois.