Le Bureau de la concurrence du Canada a mené des perquisitions dans une cinquantaine d'entreprises de télémarketing de Montréal, hier, sans faire d'arrestation.

L'opération - qui se poursuit jusqu'à vendredi - vise à démanteler des entreprises de télémarketing qui tentent de convaincre des sociétés et des organismes à but non lucratif qu'ils se sont inscrits à un répertoire d'entreprises de type «Pages Jaunes».

S'ils sont reconnus coupables de fraude, les responsables des compagnies visées sont passibles de 14 ans en raison de récentes modifications apportées à la Loi sur la concurrence.

«Nous visons bien entendu à mettre fin à cette pratique illégale qui coûte des centaines de millions de dollars aux entreprises piégées, mais également à informer les nouveaux arrivants, les étudiants et les personnes sans emploi qui sont recrutés pour effectuer ce travail que la pratique est illégale», a expliqué la sous-commissaire de la concurrence au Bureau de la concurrence du Canada, Andrea Rosen.

Selon Mme Rosen, la cinquantaine d'entreprises visées par les 10 mandats de perquisition fonctionnaient sensiblement de la même façon.

Lors d'un premier appel frauduleux, le téléphoniste prétexte vouloir confirmer le nom et l'adresse de l'entreprise pour l'inscrire à un répertoire et enregistre la conversation.

Quelque temps plus tard, l'entreprise de télémarketing contacte de nouveau sa victime pour lui demander de payer son inscription au répertoire au coût de plusieurs centaines de dollars. Si l'entreprise nie qu'elle a demandé le service, le téléphoniste sort les bandes audio du premier appel qui ont été truquées pour faire croire que l'entreprise s'est bel et bien inscrite au répertoire.

Les sociétés piégées sont principalement établies aux États-Unis, mais également au Canada et en Grande-Bretagne.

Des centaines d'agents de la Gendarmerie royale du Canada, du FBI, de la Sûreté du Québec, du Service de police de la Ville de Montréal et du ministère américain de la Sécurité intérieure (Department of Homeland Security) ont été mobilisés hier.

Le Bureau de la concurrence n'a pas voulu préciser quelles entreprises de télémarketing étaient ciblées par les perquisitions.