Les autorités policières de Woodstock, en Ontario ont confirmé, mercredi, l'arrestation de deux personnes, un homme et une femme, relativement au meurtre de Victoria Stafford, cette jeune élève de troisième année qui avait été portée disparue le 8 avril à sa sortie de son école et dont le corps n'a toujours pas été retrouvé.

Michael Thomas Rafferty, âgé de 28 ans, est accusé de meurtre prémédité et d'enlèvement d'une personne âgée de moins de 16 ans. Terri-Lynne McClintic, âgée de 18 ans, fera face à des accusations de complicité après les faits et d'enlèvement d'une personne âgée de moins de 16 ans. McClintic est soupçonnée d'avoir aidé le suspect à quitter la région.

La relation qui unit Rafferty et McClintic demeure incertaine et la police n'a pas voulu élaborer sur le sujet.

Arrêtés tard mardi, les deux suspects, originaires de Woodstock, ont comparu une première fois mercredi matin. Ils seront détenus jusqu'à leur prochain passage en cour, le 28 mai.

Alors qu'il faisait son entrée au tribunal mercredi matin, Rafferty a soulevé son chandail au-dessus de sa tête pour cacher son visage, et a pleuré en cour. McClintic a paru plus stoïque.

Suite à sa comparution, Rafferty était escorté par des policiers, à sa sortie du tribunal, et l'oncle de la petite Victoria, Rob Stafford, s'est approché de lui et lui a lancé un juron.

En point de presse, mercredi après-midi, le chef de police de Woodstock, Ron Fraser, et l'enquêteur William Renton, de la Police provinciale de l'Ontario, ont livré peu de détails sur l'affaire. Toutefois, des documents judiciaires laissent croire que le meurtre a été commis le jour même ou quelques jours après que Victoria, appelée par ses proches «Tori», eut été portée disparue, il y a six semaines.

L'enquêteur Renton a laissé entendre qu'il n'y aurait pas d'autres arrestations relativement à cette affaire.

M. Renton a également affirmé qu'il pourrait y avoir un lien entre McClintic et la mère de Tori, Tara McDonald, mais il n'a pas voulu préciser comment les deux femmes se connaissaient.

Le père de la petite, Rodney Stafford, a toutefois indiqué qu'il lui semblait que les deux femmes se soient rencontrées en raison de leur intérêt commun à accoupler des chiens.

M. Stafford était visiblement abattu par les derniers développements de l'enquête.

«Je ne sais pas ce que nous allons faire, maintenant», a dit M. Stafford, qui portait un t-shirt arborant une photographie de sa fille et l'inscription «Daddy's little girl».

Constatant que ce dénouement n'était pas celui anticipé ni espéré, M. Fraser a admis, lors de la conférence de presse, ignorer les motifs «poussant quelqu'un à vouloir enlever la vie d'une belle jeune fille». Il a aussi rappelé qu'il n'existait aucun mot de réconfort pouvant permettre aux gens de mieux accepter une telle nouvelle, et noté qu'il restait des centaines de questions sans réponse qui, a-t-il aussi souhaité, seront résolues, un jour, par l'entremise des tribunaux.

M. Renton a pour sa part souligné qu'il était important que le corps de la jeune fille soit retourné à ses parents, maintenant que le dossier d'enlèvement en est devenu un de meurtre.

«Notre travail est loin d'être terminé et nous n'arrêterons pas tant que nous ne pourrons pas localiser le corps de Victoria Stafford», a-t-il assuré.

M. Renton n'a pas voulu préciser à quel endroit seraient menés les efforts de recherche, mais ils auraient été déclenchés dans une région rurale de Guelph, nommée Rockwood, à environ une heure à l'est de Woodstock.

Un hélicoptère de la police a passé l'après-midi à survoler une région rurale composée de champs, d'étangs et de boisés.