A peine 24 heures après qu'un professeur d'une école privée de Montréal eut plaidé coupable à des accusations de possession de pornographie juvénile, les élèves de l'institution ont appris qu'un autre employé faisait face à des accusations d'inconduite sexuelle auprès d'un mineur.

La direction de l'école Selwyn House pour garçons, dans la municipalité de Westmount, a avisé ses élèves et leurs parents, vendredi, qu'un technicien en informatique, Michael Kane, a été arrêté mercredi à Châteauguay, en Montérégie.

Le lendemain, un professeur d'anglais et de mathématiques de niveau primaire à la même école, Richard Doucet, a plaidé coupable à 25 chefs d'accusation de possession de pornographie juvénile, dans un tribunal de Virginie aux Etats-Unis.

Dans un courriel envoyé aux parents des élèves, vendredi, le directeur général de l'institution, Hal Hannaford, a indiqué que les gestes reprochés à M. Kane n'avaient aucun lien avec l'école.

«Nous savons que les faits allégués ayant menés à son arrestation ont eu lieu à l'extérieur de la communauté de Selwyn House et qu'aucun élève de l'école n'y est impliqué», peut-on lire dans le message de M. Hannaford.

Il a ajouté que M. Kane, qui travaillait à l'école à titre de technicien informatique et coordonnateur de l'audiovisuel depuis l'an 2000, n'avait pas de casier judiciaire au moment de son embauche et qu'il a été suspendu de ses fonctions, avec paie.

L'école Selwyn House a prévu une assemblée pour ses élèves de niveau intermédiaire et secondaire, mardi. Les professeurs de classe titulaire et le directeur du niveau primaire de l'école prévoient quant à eux discuter de l'incident avec les élèves de la troisième à la sixième année.

Le président du conseil d'administration de Selwyn House, Ted Claxton, a pour sa part précisé que M. Kane travaillait au département de l'informatique et qu'il n'avait aucun rôle d'enseignement. «Il n'a aucune responsabilité directe auprès des enfants», a-t-il souligné.

L'école Selwyn House a défrayé les manchettes à quelques reprises, au cours des dernières années, quant à des allégations de crimes sexuels en lien avec des mineurs.

Richard Doucet a été arrêté en Virginie l'an dernier après qu'un policier l'eut attiré dans un hôtel de la Virginie en se faisant passer pour un garçon de 13 ans, lors de conversations sur Internet.

Il risque de son côté 125 ans de prison, sans possibilité de libération conditionnelle, depuis qu'il a plaidé coupable, jeudi, à des accusations de possession de pornographie juvénile.

Doucet, 37 ans, qui faisait face à l'origine à 230 chefs d'accusation, a plaidé coupable à des accusations réduites. Il connaîtra sa sentence le 14 août, à Fredericksburg.

Il a également été formellement accusé de plus d'une dizaine d'autres chefs d'accusation connexes, notamment de reproduction de pornographie juvénile, d'avoir tenté de prendre des libertés indécentes avec un enfant et d'avoir utilisé des appareils électroniques pour solliciter un enfant. Il devra faire face à ces accusations devant deux autres tribunaux de Virginie.

Dans une toute autre affaire, qui a été réglée en janvier dernier, la direction de Selwyn House a accepté de verser 5 millions $ en dommages à 35 anciens élèves, qui ont plaidé qu'ils avaient été victimes d'agressions sexuelles par des professeurs à l'école.

La lieutenant du Service de police de Châteauguay, Guylaine Brisson, a affirmé que M. Kane avait été accusé mercredi et qu'il demeurera derrière les barreaux en attendant l'audience sur sa libération sous caution, prévue la semaine prochaine.

Mme Brisson a indiqué que l'homme de 40 ans connaissait sa victime, mais que cette dernière n'avait aucun lien avec l'école Selwyn House.