Les vols de voitures coûtent environ 1 milliard de dollars aux contribuables canadiens chaque année, estime le Bureau d'assurance du Canada, qui tenait à Ottawa cette semaine un sommet sur la question, au moment même où le gouvernement conservateur cherche à imposer des peines plus sévères aux contrevenants.

«Le vol de voitures a coûté 542 millions aux assureurs en 2007, souligne Joey Ouellet, directeur régional pour le Québec des services d'enquête du Bureau. Avec les frais juridiques, les frais d'enquêtes policières et les coûts pour le système de santé, on arrive à plus d'un milliard.»

 

Bon an, mal an, environ 40 personnes sont tuées dans des histoires de vols de voitures, chaque année, en plus de faire une soixantaine de blessés, ajoute-t-il.

Bien que le nombre de vols de voitures ait diminué dans les dernières années au Canada, son «commerce» continue à être florissant, croit le Bureau d'assurance du Canada (BAC), qui était l'hôte, cette semaine, du sommet 2009 sur l'exportation de véhicules volés. Pendant deux jours, spécialistes et experts nord-américains ont discuté et cherché des solutions pour freiner le commerce de voitures volées, notamment à partir du Canada.

Une lutte sans trêve

En 2008, le BAC, en collaboration avec la GRC et les services de police concernés, a mené une enquête dans les ports d'Halifax et de Montréal. Ainsi, en cinq mois, plus de 300 voitures haut de gamme ont pu être saisies, dont 57 récupérées à l'étranger, pour une valeur de plus de 10 millions de dollars.

Dans une allocution devant les participants au sommet, le ministre canadien de la Justice, Rob Nicholson, a souligné l'importance de la lutte contre l'exportation de véhicules volés. «Ce sont des opérations sophistiquées qui coûtent très cher à la société», a-t-il lancé.

Le gouvernement conservateur vient tout juste de déposer en Chambre un projet de loi similaire à celui qui avait été avancé en avril 2008, avant de mourir au feuilleton avec le déclenchement d'élections générales.

Voulant s'attaquer «à tous les gens impliqués dans le commerce de voitures volées», le projet de loi des conservateurs prévoit une peine minimale de six mois pour une troisième infraction, en plus de criminaliser «l'altération, la destruction ou l'enlèvement d'un numéro d'identification de véhicule».

Pour lutter contre le crime organisé, la nouvelle loi érigerait aussi en infraction le trafic et la possession de voitures volées.

«Ce sont des crimes importants. Je pense que c'est très raisonnable», a dit le ministre Nicholson, qui reste toutefois prudent quant à sa capacité à faire adopter ce projet de loi, compte tenu du statut minoritaire de son gouvernement.

Il semble toutefois fort probable qu'un ou plusieurs partis de l'opposition appuieront le gouvernement dans cette démarche.

«On va appuyer le projet de loi, a dit d'emblée Joe Comartin, porte-parole du NPD en matière de justice. En ce moment, dans le Code criminel, ce n'est pas une infraction de faire le trafic d'une automobile volée. C'est dirigé directement contre le crime organisé. C'est important parce qu'on sait qu'entre 20 et 40% des automobiles volées au Canada sont volées par des gangs de rue ou des membres du crime organisé.»