Québec veut fournir des conseils juridiques gratuits aux citoyens et les aider à s'y retrouver dans l'appareil judiciaire.

À terme, le gouvernement projette de mettre sur pied partout au Québec un réseau de centres d'information juridique destinés à fournir à la population un accès plus facile à la justice.

Dans un premier temps, à titre d'essai, trois de ces «Centres de justice de proximité» seront implantés, à Québec, Sherbrooke et Rimouski, d'ici la fin de l'année.

Le but est de démystifier l'appareil judiciaire et d'aider le citoyen, particulièrement celui de classe moyenne, à se démêler dans cette grosse machine qui en rebute plus d'un.

En faisant l'annonce des trois projets pilotes, mardi, la ministre de la Justice, Kathleen Weil, a rappelé que bon nombre de citoyens renoncent carrément à exercer leurs droits, en raison des coûts élevés et de la complexité du monde judiciaire.

«Souvent les gens se ramassent trop hâtivement devant les tribunaux, pour se décourager hâtivement aussi à cause des coûts, des délais et de la procédure, qui est très lourde», a dit la ministre en conférence de presse.

Des avocats et des notaires seront disponibles dans ces centres, qui afficheront des horaires flexibles, pour répondre gratuitement aux questions des gens et les orienter dans leurs démarches.

Chaque centre devrait coûter entre 90 000 $ et 160 000 $ par année à faire fonctionner. Les avocats et notaires y oeuvreront bénévolement.

L'initiative est menée conjointement par Québec, le Barreau, la Chambre des notaires et l'Observatoire du droit à la justice.

«Le citoyen est perdu dans le système, a commenté le Bâtonnier du Québec, Gérald R. Tremblay. Avec un comptoir unique, cela permet d'apprivoiser le monstre.»

Me Tremblay insiste pour dire que ces centres devront être user friendly, donc très accessibles et axés sur les besoins concrets des citoyens aux prises avec des problèmes d'ordre judiciaire, quels qu'ils soient.

Des sondages indiquent que près des deux tiers des Québécois connaissent peu ou pas le système de justice, «perçu comme un labyrinthe», a rappelé la ministre Weil, qui n'hésite pas à parler d'une «crise de confiance» envers le système.

Si les trois centres fonctionnent bien, la ministre entend en implanter d'autres à travers le Québec.

Elle veut multiplier les partenariats avec divers intervenants, afin de limiter les coûts publics de fonctionnement de ces centres.

Québec s'est inspiré d'initiatives semblables entreprises ailleurs au Canada et aux États-Unis pour définir la formule retenue.