C'est ce soir à Boston que le Canadien entamera les séries éliminatoires de hockey. Et c'est ce soir, à Montréal, que les policiers de la métropole mettront à exécution leur plan d'action pour éviter des débordements comme ceux survenus l'an dernier.

«Si des gens viennent à Montréal dans le but de faire de la casse, ils peuvent être assurés qu'on aura une bonne présence policière pour les accueillir», a indiqué hier le sergent Ian Lafrenière, responsable des relations médias au Service de police de la Ville de Montréal. Depuis plusieurs mois, les autorités policières élaborent diverses stratégies pour contrôler la foule au terme des matchs que disputera le Canadien au cours des séries. Ils ont en mémoire les émeutes du 21 avril 2008, quand le Canadien a éliminé les Bruins de Boston au terme des huitièmes de finale. Des commerces avaient été saccagés et une quinzaine de voitures de police avaient été endommagées dans le centre-ville.

Ian Lafrenière indique que la présence policière sera accrue lors de toutes les parties, sans toutefois dévoiler de chiffres. Le soir des émeutes de l'an dernier, 300 policiers avaient été déployés au centre-ville pour contenir les milliers de personnes qui ont déferlé dans les rues.

«Non seulement il y aura plus de policiers, mais il y aura aussi davantage de cavaliers et de patrouilleurs à vélo. Ceux-ci sont plus visibles et plus rapides que les patrouilleurs à pied», indique M. Lafrenière.

La stratégie adoptée par le SPVM sera différente de soir en soir, précise Ian Lafrenière qui refuse de détailler les différents scénarios. Les décisions seront prises au fur et à mesure au Centre de commandement et de traitement de l'information, au quartier général du SPVM. Les équipes surveilleront des images captées par des caméras de la police installées dans le centre-ville. «Nous serons à l'écoute de ce qui se passe et prêts à réagir», a assuré Ian Lafrenière. Un cadre du SPVM fera chaque soir le bilan des opérations pour tenir la population au courant des développements.

Par ailleurs, des équipes de policiers ont rencontré des commerçants du centre-ville pour leur donner des conseils en cas d'émeutes, comme de ne pas laisser des objets de valeur dans les vitrines.

Hier, les commerçants du centre-ville interrogés par La Presse semblaient plus ou moins prêts à affronter des débordements. Richard Hazan, gérant de la boutique de vêtements 5e Avenue, a pris soin de faire installer une pellicule de sûreté sur sa vitrine pour empêcher que le verre ne vole en éclats. Sa vitrine avait été fracassée lors des émeutes de 2008. «Mais tu n'es jamais vraiment prêt pour affronter ce genre de débordements, a-t-il dit. Si la police n'a pas les outils nécessaires, comment un simple commerçant peut-il se protéger?»