C'est en pleurant que Louise Desnoyers a plaidé coupable à une accusation de meurtre au second degré de son fils Nicolas cet après-midi au palais de justice de Grand Isle, à North Hero, au Vermont.

L'État du Vermont demandera au moins 15 ans de prison tandis que l'avocat de Mme Desnoyers proposera dix ans.  

Ce drame familial s'est produit dans le cadre d'une séparation imminente entre Mme Desnoyers et son conjoint des 30 dernières années, et père de leurs deux enfants, Réal Langlois. Le soir du 14 août 2006, Mme Desnoyers, une enseignante du primaire alors âgée de 48 ans, était partie de Montréal en voiture avec son fils de huit ans.

Aux alentours de 21 heures, elle traversait les douanes à Rousses Point. C'est la dernière fois que le petit Nicholas a été vu vivant. Le lendemain, un résident d'Isle La Motte trouvait un véhicule abandonné sur sa propriété. Le pare-brise ainsi que la vitre du côté conducteur étaient tachées de sang. Il a alerté la police de Grande Isle, qui a vite découvert Mme Desnoyers, dans une remise. Elle était enroulée dans du fil barbelé. On devait par la suite s'apercevoir qu'elle avait également avalé du poison, possiblement du lave-glace. Elle a été transportée au Northwestern Medical Center. Entre-temps, les policiers du Vermont avaient appris, que le fils de Mme Desnoyers était porté disparu. Le détective James Claremont est allé interroger Mme Desnoyers sur son lit d'hôpital, l'après-midi du 15.

Oscillant sans cesse entre la conscience à l'inconscience, Mme Desnoyers avait tout de même dit que le petit se trouvait «dans une belle place.» Plus tard, elle ajoutait qu'il se trouvait dans l'eau, mort. En tapant sur son épaule pour la tenir éveillée, le policier a fini par apprendre l'endroit où se trouvait l'enfant: à Isle La Motte, près d'une enseigne de cottages à louer.

Avec ces indications, les policiers parvenaient à localiser l'enfant plus tard dans la journée. Le petit gisait dans un mètre d'eau, à 25 pieds de la rive. Il avait le poignet attaché à un radiateur.

Lors de sa comparution, en août 2006, Mme Desnoyers est apparue complètement paniquée et en détresse. Son état psychologique a fait en sorte qu'elle a été déclarée inapte à subir son procès pendant plus de deux ans. Alors qu'il était sur le point d'avoir lieu, il était sans cesse reporté. Au début de 2008, le juge Ben Joseph a refusé d'entériner un plaidoyer de culpabilité de Mme Desnoyers à une accusation réduite de meurtre non prémédité. Le magistrat s'est récusé par la suite, et c'est le juge Michael Kupersmith qui a repris l'instance.

Les représentations sur la peine auront lieu plus tard.