Louise Desnoyers, cette Montréalaise de 51 ans accusée au Vermont du meurtre prémédité de son fils de 8 ans, devrait plaider coupable à une accusation réduite cet après-midi, au palais de justice de Grand Isle, à North Hero.

Au terme d'une conférence téléphonique qui s'est tenue en fin d'après-midi, hier, au palais de justice de Saint Albans, au Vermont, le juge Michael Kupersmith aurait accepté un projet d'entente conclu entre les avocats des deux parties, Me David Miller, procureur de l'État, et Robert Katims, avocat de Mme Desnoyers. Interrogé à sa sortie du palais par La Presse, Me Miller n'a pas voulu dévoiler la moindre parcelle des discussions, disant être lié par ordre du juge.

 

Me Jean-Pierre Rancourt, avocat du Québec qui conseille Mme Desnoyers, parlait la veille d'un plaidoyer de culpabilité à une accusation de meurtre non prémédité, qui vaudrait entre 10 et 15 ans de prison à Mme Desnoyers. L'an dernier, une entente semblable avait été rejetée par le juge Ben Joseph, qui s'est récusé par la suite.

Craignant une rupture avec son conjoint des 30 dernières années, Mme Desnoyers est allée noyer son fils de 8 ans, dans le lac Champlain, le 14 août 2006. Elle a ensuite essayé de se suicider en avalant du poison (peut-être du lave-glace), et en se coupant. Elle a été retrouvée mal en point, enroulée dans des barbelés, dans une grange.

Le procès de Mme Desnoyers devait commencer lundi prochain au palais de justice de North Hero. Cinquante candidats jurés devaient se présenter lundi, et 50 autres avaient été appelés pour le lendemain, au cas où le jury n'aurait pas été complet. Selon Sherry Britton, gérante du palais de justice, 14 jurés devaient être choisis, incluant deux de réserve.

L'enjeu de ce procès aurait tourné autour de l'état mental de Mme Desnoyers au moment du crime. La défense aurait prétendu que Mme Desnoyers était malade mentalement quand elle a tué son fils, alors que l'État aurait soutenu qu'elle savait ce qu'elle faisait. Chacun aurait présenté un expert appuyant sa théorie.

Il y a quelques semaines, le juge Kupersmith a rejeté deux requêtes de la défense, visant à faire exclure de la preuve des aveux faits par Mme Desnoyers. Le 15 août 2006, alors qu'elle se trouvait à l'hôpital, en train d'être soignée pour sa tentative de suicide, Mme Desnoyers avait été interrogée par le détective James Claremont qui cherchait à savoir où se trouvait son fils. Mme Desnoyers avait répondu: «Il est dans une belle place.» Plus tard, elle avait dit qu'elle l'avait tué, et qu'il se trouvait dans l'eau. Deux jours plus tard, Mme Desnoyers avait parlé avec un prêtre dans sa chambre d'hôpital, Un policier qui montait la garde a entendu la conversation. Mme Desnoyers disait qu'elle voulait mourir. Le prêtre lui a demandé ce qu'elle avait fait, et Mme Desnoyers a répondu qu'elle avait amené son fils au lac, qu'elle l'avait fait avancer dans l'eau, et qu'elle l'avait tenu sous l'eau. Elle avait ensuite essayé de le rejoindre, mais ça n'avait pas marché.

Le corps du petit Nicholas avait été retrouvé attaché à une radiateur faisant office de poids, dans environ un mètre d'eau, à environ 25 pieds de la rive, à l'Isle La Motte. Mme Desnoyers a été jugée inapte à subir son procès pendant plus de deux ans, et elle était traitée en psychiatrie. En janvier dernier, son état s'était cependant grandement amélioré et elle a été déclarée apte.