Alors que James Gould s'acharnait à donner des coups de pied au visage de Karina Esquivel, la tête de celle-ci rebondissait «comme un ballon» sur le plancher. Voilà une des terribles images de la soirée du 23 avril 2007 qui sont restées ancrées dans les souvenirs d'Imane Akrif. La jeune femme de 20 ans a commencé à témoigner en fin d'après-midi, hier, au procès de Gould.

Gould, 25 ans, est accusé du meurtre non prémédité de Karina Esquivel. La jeune fille de 18 ans est morte rouée de coups à la tête, dans le logement d'Imane Akrif, à Dorval. Mme Akrif était l'amie de coeur de Gould à l'époque. Ils se fréquentaient depuis deux ou trois mois, a-t-elle dit hier. Elle avait emménagé dans un trois-pièces rue Racine, à Dorval, depuis quelques semaines, et Gould était souvent chez elle. C'est là qu'ils se trouvaient le jour fatidique, avec le frère de Gould, Karina et une autre jeune femme. Ils ont soupé et fait la fête en buvant de l'alcool et en fumant des joints. À un certain moment, avant 22h, Karina a proposé à Imane de venir rencontrer son patron pour postuler au bar où elle travaillait comme serveuse, rue Saint-Laurent. Imane a accepté et a commencé à se préparer dans la salle de bains. En désaccord avec cette sortie, Gould a commencé à invectiver Imane. Karina est venue voir ce qui se passait. Elle a proposé à Gould de venir avec eux, s'il le voulait. Mais la querelle a continué, selon Mme Akrif. Karina a alors reproché à Gould de vouloir régenter Imane. Et c'est là que la fureur du jeune homme aurait explosé.

 

«On était dans le salon. En une fraction de seconde, James a frappé Karina et elle s'est évanouie. J'ai sauté sur James, et il m'a poussée par terre. Il a profité de ce temps-là pour faire du mal à Karina», a raconté la jeune femme en essuyant des larmes.

Le visage écrasé

Invitée par le procureur de la Couronne à dire «quel mal» James avait fait à Karina, elle a répondu qu'il la frappait «au visage avec ses pieds». Avec le talon, comme pour écraser. Mme Akrif s'en souvient très bien, car elle était étendue par terre, à côté de Karina. Selon elle, James a donné environ sept coups au visage de Karina, puis il s'est enfui. Mme Akrif affirme avoir tenté de le rattraper, mais sans y parvenir. Quand elle est revenue dans l'appartement, l'autre jeune femme, Sandrine, était en train de parler avec un préposé du 911. Sandrine a passé le téléphone à Imane et est partie. Karina gisait dans une mare de sang, inconsciente. En attendant les secours, Mme Akrif a tenté de secourir son amie. «J'ai essayé de dégager ses voies respiratoires, j'ai essayé des manoeuvres de réanimation. Puis la police est arrivée.»

La jeune femme poursuivra son témoignage lundi.