Des centaines de photos, dont certaines montrent des agressions sexuelles commises contre de jeunes enfants, ont été saisies chez le populaire comédien auprès des adolescents Jean-François Harrisson, selon nos informations.

Cette vedette de VRAK.TV, chaîne télévisée conçue pour les jeunes de 3 à 17 ans, a été accusée de possession et de distribution de pornographie juvénile, hier, au palais de justice de Montréal. L'homme de 34 ans a également été accusé de possession de stupéfiants. Au moment de son arrestation, il était en possession de quelques comprimés de speed et d'ecstasy.

Debout dans le box des accusés, menottes aux poings, Harrisson semblait très nerveux lors de sa brève comparution. Il balayait la salle d'audience du regard, visiblement mécontent de la présence de nombreux médias. Il a tenté, en vain, d'obtenir une ordonnance de non-publication. «Je ne veux pas que ça sorte aux nouvelles», a-t-il dit.

L'artiste de 34 ans a été arrêté mercredi après-midi à son domicile du quartier Hochelaga-Maisonneuve. Les enquêteurs du module Exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales de la police de Montréal y ont saisi un ordinateur et des DVD contenant du matériel pornographique juvénile. Les policiers le soupçonnent d'avoir possédé et aussi distribué de la pornographie juvénile pendant un peu plus d'un mois, en février et mars 2008.

Le père de famille a obtenu le droit de recouvrer la liberté en respectant plusieurs conditions, hier. Toutefois, il n'a pas été libéré sur-le-champ. Il a été transporté à la prison de Rivière-des-Prairies où il devait d'abord verser une caution de 2000$. Au moment de mettre sous presse, on ignorait s'il a versé sa caution ou s'il a passé une seconde nuit en prison. Il lui est interdit de se trouver en présence de mineurs, sauf s'il est accompagné d'un autre adulte.

Le comédien n'a plus le droit de posséder ou d'utiliser un ordinateur. Il ne peut pas, non plus, accepter un emploi qui le met en relation de confiance avec des enfants. «Ce sont des conditions de mise en liberté normales dans les circonstances», a expliqué la procureure de la Couronne, Me Anne Gauvin.

Une fois arrêté, le comédien a contacté le cabinet de Me Claude F. Archambault pour lui demander de le représenter. «Il est un petit peu inquiet», a dit un collègue de Me Archambault, Me Christos Karteris, à sa sortie de la salle d'audience.

Les policiers de Montréal ont pu épingler Harrisson grâce à des informations d'enquêteurs américains. Il y a plusieurs semaines, des policiers de Seattle ont arrêté un homme qui échangeait du matériel de pornographie juvénile avec plusieurs internautes. En analysant son ordinateur, les policiers ont découvert que le cyberpédophile clavardait avec un internaute montréalais. Les Américains ont transmis l'information au Centre national de coordination contre l'exploitation des enfants à Ottawa. Ce centre a transmis à son tour l'information à la police de Montréal.

Harrisson est un comédien bien connu des adolescents québécois, notamment comme animateur de l'émission R-Force diffusée à VRAK.TV. Le comédien a obtenu une nomination au dernier gala Artis dans la catégorie Artiste d'émissions jeunesse.

Le comédien n'a pas d'antécédents judiciaires. S'il est reconnu coupable de possession et de distribution de pornographie juvénile, Harrisson est passible d'une peine minimale d'un an d'emprisonnement. Il sera de retour en cour le 3 avril pour la communication de la preuve. La Couronne transmettra alors le contenu de sa preuve à la défense.