L'escouade des crimes contre la personne de la Sûreté du Québec (SQ) enquête sur des incidents qui se sont produits à l'hôpital de Saint-Eustache. Deux patients ont subi d'importantes hémorragies après avoir reçu des médicaments contre-indiqués.

L'affaire dont la SQ a été saisie a eu lieu le mois dernier. Le 5 février, un patient qui subissait une opération abdominale a été transféré aux soins intensifs parce qu'il perdait d'importantes quantités de sang. L'hôpital a craint pour sa vie. Le lendemain, un scénario semblable s'est produit: un jeune patient qui subissait une intervention orthopédique a lui aussi souffert d'une hémorragie inexpliquée.

 

Les tests sanguins des patients ont révélé un taux «très élevé» d'Heparin, un anticoagulant. «Or, ce n'est pas un processus normal d'administrer ce médicament dans ce type de chirurgie, a dit le directeur général du CSSS du Lac-des-Deux-Montagnes, Roch Martel. On veut que le patient ne saigne pas, et non l'inverse.»

Le 7 février, la direction de l'hôpital a pris des mesures pour assurer un contrôle accru du cheminement des médicaments. M. Martel a fait appel à la SQ pour élucider l'affaire.

«Selon un rapport sommaire, les incidents ne seraient pas liés au fabricant du produit. Il reste deux hypothèses à étudier: une erreur médicale ou la thèse de l'acte criminel», a dit Marie-Ève Bédard, l'attachée de presse du ministre de la Santé, Yves Bolduc.

Les deux patients en cause sont en bonne santé et ne sont plus hospitalisés, assure Roch Martel. L'hôpital n'a suspendu aucun employé pendant la tenue de l'enquête policière.