Le ministre de la Sécurité publique, Jacques Dupuis, a dit hier par l'entremise de son attachée de presse qu'il trouvait déplorable qu'une enquête porte sur des agents de la Sûreté du Québec de Sept-Îles pour des gestes illégaux, mais il a ajouté que cela prouve que les systèmes judiciaires et policiers fonctionnent bien.

La Presse a révélé hier que le capitaine du poste de la SQ de Sept-Îles, ainsi que deux sous-officiers et deux agents, font l'objet d'une enquête criminelle, présumément pour avoir gardé avec eux des armes à feu qui avaient été apportées par des citoyens, plutôt que de les avoir envoyées à Montréal afin qu'elles soient détruites.

 

Quatre des policiers, dont le directeur, sont suspendus avec plein salaire. Un autre est affecté à des tâches administratives. Ce poste de la Côte-Nord, qui couvre aussi la ville de Port-Cartier, est dans la tourmente. Un lieutenant est accusé de menaces de mort contre son supérieur. Il affirme qu'il a été faussement accusé parce que, justement, il a dénoncé le fonctionnement chaotique de la SQ dans cette région. Un sixième membre, un agent, est accusé d'abus de confiance, de vol et de fraude.

«On trouve déplorable que certains agents se permettent de tels gestes, et nous n'endosserons jamais de tels comportements, a déclaré Sarah Pilote-Henry, au nom du ministre Jacques Dupuis. Cependant, nous avons devant nous une belle preuve que nos systèmes, tant judiciaires que policiers, fonctionnent vraiment, et que personne n'est au-dessus de la loi, quelle que soit sa fonction ou le poste qu'elle occupe.»

De son côté, le conseiller municipal Martial Lévesque, président du comité de sécurité publique de la municipalité régionale de comté de Sept-Rivières, qui englobe la ville de Sept-Îles, a réitéré sa confiance dans la SQ.

«Au comité de sécurité publique, nous sommes au courant de ces allégations depuis le mois d'août, a-t-il dit. Lorsqu'on a su les noms des individus touchés par ces enquêtes (sur les armes à feu), ça a été troublant. Je pense que c'était des erreurs de jugement... En aucun moment, la sécurité de la population n'a été mise en péril.»

L'inspecteur Michel Martin, porte-parole de la SQ, a déclaré hier à des médias que l'enquête portait sur un nombre restreint d'armes, probablement pas plus de cinq. Il a dit que, à sa connaissance, les policiers les avaient gardées avec eux et ne les avaient pas remises en circulation.

La SQ a déposé un dossier à un substitut du procureur de la Couronne à Sept-Îles en septembre dernier. Ce dernier doit décider si des accusations criminelles seront déposées contre les cinq policiers.