«C'était tout un bonhomme. Un grand blond extrêmement bien élevé qui n'aimait pas les jeux de guerre.» Stéphane Lamarre avait le coeur gros, hier. Son fils Zachary, 5 ans, aussi. Ce dernier a perdu l'un de ses meilleurs amis, Olivier Turcotte. L'un des deux enfants assassinés samedi matin à Piedmont, dans les Laurentides.

Le père des deux victimes devrait être accusé de meurtres aujourd'hui, selon le réseau LCN. L'homme de 36 ans, qui repose dans un état stable dans un hôpital montréalais après avoir ingéré une forte dose de médicaments, comparaîtra de son lit d'hôpital. Le procureur de la Couronne devra déterminer subséquemment le degré de préméditation. Des autopsies seront pratiquées en début de semaine sur les corps d'Olivier, 5 ans, et d'Anne-Sophie, 3 ans, assassinés à l'arme blanche.

 

Selon Stéphane Lamarre, les parents des victimes, deux médecins du Centre hospitalier de Saint-Jérôme, étaient en instance de séparation. «Je suis surpris, choqué, a dit M. Lamarre, qui a croisé le père des victimes vendredi matin devant l'école de son fils. Ma famille connaissait le petit Olivier depuis peu, mais sa maturité et sa gentillesse nous auront marqués pour la vie.»

Zachary et les autres élèves de l'école du Champ-Fleuri, à Prévost, ont reçu hier du soutien psychologique. L'équipe d'intervention de l'école a rencontré tous les professeurs avant le début des classes.

«Nous voulions préparer notre personnel le mieux possible pour accompagner efficacement les élèves dans cette journée difficile», a dit Rémi Tremblay, secrétaire général de la commission scolaire de la Rivière-du-Nord.

Maurice Cusson, professeur à l'École de criminologie de l'Université de Montréal, estime que les circonstances du drame sont «absolument exceptionnelles».

Les études démontrent que les hommes qui commettent un infanticide sont poussés par la jalousie, l'agressivité ou le désir de vengeance envers leur conjointe. «Habituellement, l'élément de jalousie intervient quand l'homme est vulnérable, qu'il vit des situations difficiles. Or, le père des enfants était un médecin renommé qui avait une excellente réputation.» Chaque année, environ 42 mineurs sont tués par un de leurs parents au Canada.