L'avocate du motard Paul Fontaine, tout récemment reconnu coupable du meurtre prémédité du gardien de prison Pierre Rondeau, en 1997, entend transmettre vendredi à la Cour supérieure, à Montréal, une requête à propos du comportement d'un constable spécial du ministère de la Sécurité publique lors des délibérations du jury.

La procureure Carole Beaucage demandera au juge Marc David d'ouvrir lui-même une enquête sur les agissements de ce constable.Pourtant, une troisième demande d'avortement du procès par la défense avait été rejetée peu avant l'annonce du verdict, le 1er février. La défense alléguait qu'un juré était entré en communication avec le constable spécial. Selon le procureur de la Couronne, Randall Richmond, le juge avait rencontré les deux parties et déterminé que cela n'avait pas eu d'impact sur le travail des jurés.

Le verdict de culpabilité du motard Fontaine pour le meurtre de Pierre Rondeau était assorti d'un verdict de culpabilité sur le deuxième chef d'accusation de tentative de meurtre de l'agent Robert Corriveau.

Dans le premier cas, la peine obligatoire est la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans. Des représentations sur sentence devront être faites concernant le deuxième chef d'accusation de tentative de meurtre.

Paul Fontaine, un dirigeant des Hells Angels, avait réussi à se soustraire aux recherches policières pendant six ans. Il avait finalement été arrêté en 2004, à Québec, où il vivait sous le nom de Jean Goyer.

Pierre Rondeau a été assassiné quelques mois après sa collègue Diane Lavigne. Robert Corriveau, qui se trouvait dans le même véhicule que son collègue Rondeau, a eu plus de chance et il a survécu à l'attentat.

Le jour fatidique, le 8 septembre 1997, les deux agents correctionnels s'en allaient chercher des détenus au centre de détention de Rivière-des-Prairies, comme tous les jours. Ce jour-là, vers 6h30, à un arrêt, le fourgon a été criblé de balles.