L'une des deux «taupes» qui ont aidé la police de Montréal dans son enquête sur les trafiquants du centre-ville à la solde des Hells Angels a vite confirmé son statut, avant-hier, en plaidant coupable à des accusations de complot et de trafic de drogue. Amené discrètement au palais de justice, l'homme a aussitôt été condamné à 18 mois de prison par le juge Jean-Pierre Bonin, de la Cour du Québec.

Le prévenu, dont il est interdit par le tribunal de divulguer le nom, est au coeur de l'enquête qui a fait tomber l'ancien haltérophile olympique Jean Lavertue et ses trois frères. Il a décidé de collaborer avec la police après avoir été lui-même arrêté en 2007. Tout en faisant équipe avec les enquêteurs, il a continué ses activités au sein du clan Lavertue, dans le sud-ouest de Montréal. À la demande des Hells Angels de Trois-Rivières, ils approvisionnaient également en cocaïne les Syndicate et leurs sbires des gangs de rue sous la coupe des frères Emmanuel et Jean-Ismaël Zéphir.

 

Deux dirigeants des Syndicate interpellés en prison

En tout, une cinquantaine de personnes ont été arrêtées à l'occasion d'une série de raids réalisés la semaine dernière, surtout dans la grande région de Montréal. Deux des sujets principaux de l'enquête, Gregory Wooley et Dany Cadet-Sprince, ont été interpellés en prison, l'un à Kingston et l'autre à Laval. De leur cellule, ils continuaient de diriger la «clique» des Syndicate, chargée de veiller aux intérêts des Hells Angels dans le centre-ville de Montréal. Pour parer à leur tour les coups de la police, les Syndicate faisaient appel aux frères Zéphir pour la distribution de la drogue.

Des 53 personnes mises en accusation jusqu'à maintenant, la moitié demeurent incarcérées, cependant que sept autres sont toujours recherchées. Un seul des frères Lavertue a pu recouvrer la liberté. Il s'agit de l'aîné, Martin, 40 ans, qui a dû verser une caution de 30 000$. Les trois autres, Jean, 34 ans, Patrick, 31 ans, et Stéphane, 33 ans, demeurent sous écrou. À l'instar des autres prévenus, ils reviendront devant le tribunal le 27 février.